Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique :
« D’une certaine manière, la lecture du conflit était une lecture très politique, et à partir de… y a une quinzaine d’années, on peut le dater du 11 septembre 2001, mais évidemment ça s’est pas fait du jour au lendemain, petit à petit la grille de lecture a changé, et c’est devenu une grille de lecture de choc des civilisations, c’est-à-dire : nous sommes l’Occident, nous sommes menacés par le péril islamique, terroriste, etc., etc., et dans ce conflit, dans cette vision on ne voit plus la Palestine comme un problème d’occupation, mais on voit la Palestine comme un des fronts de la guerre contre le terrorisme. Je dirais ça a commencé avec Nicolas Sarkozy, poursuivi avec Hollande de manière très forte, mais là on a un tournant qui s’est vraiment achevé, c’est-à-dire que, en Europe, la France est le pays à l’arrière garde du soutien aux Palestiniens […]. »