RTL listait en mai 2018 les nombreux candidats à la marie de Paris :
Mounir Mahjoubi puis Anne Hidalgo expliquent au Figaro qu’ils sont les meilleurs candidats pour Paris 2020. Nous avons sélectionné les passages et confronté les moins inintéressants des deux entretiens. D’abord Mounir, ensuite Anne. Honneur aux homos.
« Le logement est un problème majeur. Pour les plus pauvres, qui sont en attente d’un logement social, comme pour les classes moyennes qui ne peuvent plus acheter ou louer dans Paris. On a une accumulation d’acteurs publics et privés qui ne sont pas coordonnés, la ville dépense 3 milliards d’euros, pour un résultat insatisfaisant. Le futur maire devra s’engager : construire plus, plus vite et moins cher. »
Mounir relaye en cela la nouvelle politique de construction du tandem Normandie-Macron – Julien de Normandie est le secrétaire d’État au logement, sans oublier son ministre Mézard – à l’origine de la loi ELAN, qui fixe le cap en matière de logement social en France pour les années à venir. En gros, il faudra construire plus vite et moins cher, et tant pis pour les matériaux, l’esthétique, le paysage et les normes énergétiques ou écologiques. C’est la loi libérale décidée au sommet.
Dans le même journal mais pas le même numéro (celui du 18 septembre 2018, au lendemain de l’interview de Mounir), Anne ne parle pas de logement, uniquement du départ de son premier adjoint Bruno Julliard, qui a senti le vent tourner et surtout le vent du boulet, celui du désastre annoncé de l’élection municipale 2020. Car le vote communautaire ne suffira pas à sauver la tête de l’édile rose. Une politique communautaire est, à moyen ou long terme, suicidaire pour un décideur politique.
Ceci étant dit, Mounir ne pourra pas faire grand-chose au niveau de la mairie, s’il y accède : la loi du marché s’impose en matière de construction et de loyer, Paris n’a plus de place et à moins de transformer Montreuil en XXIe arrondissement, comme Lyon l’a fait avec Vaise (devenu le IXe), il n’y a plus un centimètre carré de libre.
Les prix vont donc mécaniquement monter, l’uberisation de la location ne va pas améliorer cette évolution (60 000 logements pour Airbnb dans la capitale !), les pauvres et moyens pauvres se feront éjecter jusqu’au dernier dans la petite ou grande couronne.
Mounir, à la différence d’Anne qui gère en « gestionnaire politicienne », veut gérer Paris en « entrepreneur »... qu’il est. On ne voit pas grande différence entre les deux candidats qui s’appuient sur les mêmes électorats et les mêmes sponsors.
Peut-être y aura-t-il un jour un vrai parigot pour Paris, un peu national, un peu social, un peu grande gueule, à la manière du travailliste Ken Livingston à Londres (2000-2008) qui avait osé soutenir Chavez et critiqué l’oligarchie financière... On peut rêver.
La question du jour
Mounir a-t-il posé avec son compagnon dans Paris Match pour envoyer un message au cœur de l’électorat d’Anne, du genre moi je suis le vrai défenseur des homos ? Et quid des hétéros ?