À huit mois des prochaines élections européennes et alors qu’un sommet des 28 sous tension s’est ouvert mercredi [19 septembre 2018] à Salzbourg (Autriche), le JDD synthétise en carte animée la montée en puissance des mouvements populistes en Europe.
Ils sont désormais incontournables dans la plupart des pays de l’Union européenne. Aussi différents soient-ils, ces mouvements populistes ont vu leurs scores électoraux progresser ces dernières années, amenant même une partie d’entre eux à gouverner, comme en Italie, en Pologne, en Grèce, en Autriche et en Hongrie.
Cette carte illustre cette montée en puissance sur dix années, de 2008 à aujourd’hui, en l’espace des deux ou trois scrutins nationaux qui ont pu se tenir sur cette période dans chaque État-membre de l’UE. Cette trajectoire ascendante est particulièrement évidente pour l’Italie, mais aussi pour l’Allemagne, l’Espagne, la Suède ou même la France...
Une crise pas forcément économique
[...]
Nos cartes commencent au moment de la crise économique de 2008, qui a pu ébranler de nombreux gouvernements en place. Mais pour Stéphane François, chercheur spécialiste des radicalités, « la montée des populismes ne date pas de cette période ». Il s’agirait plutôt d’une maturation qui arriverait à son terme.
[...]
Si ce contexte de crise a agi comme terreau dans cette progression des populismes, il est porté par de raisons multiples, souvent cumulables. Car l’économie n’explique pas tout – en témoignent certains pays prospères eux aussi gagnés par ce phénomène.
Il y a, énumère Stéphane François, « la montée de l’euroscepticisme et la question de la souveraineté, le poids de la mondialisation, la volonté de protectionnisme économique, le rejet des élites et des partis politiques et évidemment le rejet de l’immigration, en particulier celle provenant des pays arabo-musulmans ».