On en parle et en reparle parce que c’est vraiment un tremblement de terre majeur sur le sol européen. Le Brexit, cette sortie britannique de l’UE, c’est de la petite bière à côté. Et surtout, les Italiens ont joué le jeu de l’Europe depuis le début, ce qui n’a pas toujours été le cas de la traîtresse Angleterre, cette fifille à peine cachée des USA.
L’Italie a voté à 70% contre l’Europe et l’invasion migratoire ce dimanche 4 mars 2018. Ce qui ne veut pas dire que les Italiens ne se sentent plus européens – ou frères d’Europe – ni qu’ils haïssent les étrangers. Bien au contraire : l’Italie est un pays de grande culture et d’ouverture. Ce dont l’oligarchie européenne ou européiste a profité pour déséquilibrer les rapports sociaux dans le pays, à l’image de la France.
Tous les pays européens où la gauche (anti-impérialiste et anticapitaliste) était traditionnellement forte (c’est en rapport avec le catholicisme qui constitue sans doute le socle moral de la gauche, même si cette dernière a cru s’opposer à l’Église) subissent la punition migratoire.
On le sait : les multinationales et les banques qui décident à Bruxelles à la place des peuples construisent des pays, ou les détruisent, selon leurs exacts intérêts. Plus de barrières, plus de douanes, plus d’opposition à la marchandise, et cela inclut la marchandise humaine, bon marché, pas syndiquée, peu formée : les migrants.
Le Capital place beaucoup d’espoirs en eux, plus que dans l’ouvrier local, trop marxisé à son goût. De plus, ce dernier est de plus en plus social et national, ce que le migrant n’est pas ou plus, par définition. Le libéralisme a besoin de déracinés désocialisés ! C’est pourquoi, entre autres, il produit de la racaille... à tous les étages.
Les systèmes politique et médiatique ont été façonnés dans ces pays de sorte qu’ils jouent pour l’oligarchie et contre les peuples. On l’a vu en Italie avec Renzi, on le voit en France avec Macron. Pour le coup, la France est en retard sur l’Italie. Et ces deux cousins le sont sur leur lointain cousin américain depuis la prise de pouvoir de Donald Trump. La réaction au vote du peuple italien des responsables politiques et médiatiques français prouve leur positionnement à l’opposé de la volonté des peuples, et donc de leur peuple.
Un tweet résume tout ce mardi 6 mars 2018, celui de Jacques Attali, le chef d’orchestre (il l’est aussi, en sus de ses talents de « conseiller » des princes, tel Isaac Abravanel, au sujet duquel l’article d’E&R a mystérieusement disparu de Google) :
Les élections italiennes montrent ce qui peut arriver aux pays européens qui ne font rien pour intégrer les exilés légalement présents sur leur territoire. Et en particulier pour leur permettre de travailler au plus tôt.
— Jacques Attali (@jattali) 6 mars 2018
Seconde louche dans la soupe de la collabosphère, ce petit sujet de L’Info du Vrai, l’émission quotidienne d’Yves Calvi qui n’a jamais marché, et pour cause : elle ne comprend rien aux gens !
"Les Italiens reprochent beaucoup de choses à l'Europe, notamment sur la question des migrants. C'est comme cela que les partis populistes ont occupé la place des partis traditionnels" #LinfoDuVrai pic.twitter.com/IxAHBddpSl
— L'Info Du Vrai (@linfoduvrai) 5 mars 2018
Le premier assure que le problème vient de ce que les Italiens ne savent pas recevoir les migrants (et les Israéliens, monsieur Attali ?), le second confond volonté populaire et crime contre la pensée dominante.
Quant au président français en exercice, le Renzi de l’Élysée, il commence à sentir le vent du boulet.
« Je prends note que, dans le monde où nous vivons, on peut défendre des belles idées mais on ne peut pas les défendre en faisant abstraction de la brutalité du contexte. Et l’Italie a aujourd’hui indéniablement souffert de la pression dans laquelle elle vit depuis des mois et des mois. et le contexte d’une très forte pression migratoire, nous devons aussi le garder en tête. »
Sinon elle risque de tomber ! Heureusement, malgré ce coup de semonce transalpin, le Renzi français reste européiste, comme son Don Isaac Abravanel de conseiller le lui a demandé :
« Pour ce qui concerne la France, nous continuerons à défendre cette Europe qui protège, cette Europe de l’ambition que je promeus depuis mon élection. »
À vos risques et périls, les gars !