Dans Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait, Anne Fulda retrace le parcours du candidat d’En Marche !, au gré des confidences de ses parents, de ses « parrains » et même du grand rabbin de France. Une plongée intime et captivante au rythme de l’ascension inouïe du favori du second tour de la présidentielle. Rencontre.
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À sa naissance, un aumônier aurait expliqué aux parents du jeune Emmanuel la signification de son prénom en hébreu, littéralement « Dieu avec nous ». « Macron, depuis qu’il est enfant, a toujours été l’élu », écrivez-vous dans le prologue. Comment ce sentiment a-t-il affecté sa trajectoire politique ?
Je pense qu’il s’est toujours senti différent. Emmanuel Macron a toujours été celui que l’on admirait, celui devant lequel tout le monde se pâmait lorsqu’il était jeune. À l’école, à Amiens, ses professeurs le donnaient en exemple aux autres élèves. Ses débuts comme lycéen, à Paris, à Henri IV ont été plus difficiles mais il a vite repris le dessus. Il y a probablement, profondément ancrée en lui, une soif intangible d’être reconnu, admiré, aimé. C’est quelque chose d’assez commun chez les hommes politiques, si ce n’est qu’Emmanuel Macron a eu à ses côtés des référents féminins, sa grand-mère d’abord puis sa femme, Brigitte, qui l’ont encouragé dans son ascension.
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Parmi ses « pères » qui ont contribué à son ascension, on trouve Jacques Attali. Comment qualifieriez-vous la relation entre les deux hommes ?
Il est vrai qu’il a accéléré son ascension, en le nommant rapporteur général adjoint de la « commission Attali » pour la libération de la croissance française (2007-2008). C’est à ce moment qu’il se constitue un carnet d’adresses en or massif. Mais Jacques Attali n’est pas le seul « père » d’Emmanuel Macron ; d’autres l’ont aidé, comme Jean-Pierre Jouyet qui a beaucoup plaidé pour que François Hollande le prenne à ses côtés.
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Peut-être qu’Emmanuel Macron réalise, d’une certaine manière, ce que Jacques Attali n’a pas mené au bout : devenir le « prince » après avoir été conseiller du prince.
Dans les dernières pages du livre, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, vous lance : « En fait, Macron, c’est Bonaparte ». Que voulait-il dire par là ?
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Haïm Korsia voit également dans le slogan du mouvement de Macron, En Marche !, une référence à la statue de Giacometti, « L’homme qui marche » mais aussi à la posture d’Abraham. Le grand rabbin est un interlocuteur régulier d’Emmanuel Macron. Il lui a présenté d’autres responsables religieux, ils échangent sur la société civile. Il l’a même invité à la synagogue, lors de l’office du Kippour. Le candidat à la présidentielle y a tenu une réflexion sur le prophète Jonas…