Vesoul de Brel ne dira rien aux adorateurs de PNL qui cartonnent avec leurs clips comiques et leurs paroles venues d’ailleurs, mais cette chanson est un masterpiece, une pièce maîtresse de la chanson française.
Les Français, quand ils votent pour la chanson du siècle, tombent souvent d’accord sur Ne me quitte pas, une bluette larmoyante qui ravit les femmes (et pour cause). Ce Brel un peu variétoches n’efface heureusement pas le Brel punk d’Amsterdam, chanson qui a impressionné les Sex Pistols ou David Bowie. Une énergie brute qui n’a pas besoin d’amplis de groupe metal ni d’un mur de sons à la Phil Spector.
Brel a fait beaucoup de petits, plus ou moins réussis, dans la chanson nationale : on se souvient du courageux album de reprises de Florent Pagny, moins des reprises dangereuses par Carla Bruni ou Zaz. Aujourd’hui, 41 ans après la mort du monument (1978), Vesoul resurgit au milieu du confinement ordonné par un pouvoir qui ne s’appartient plus.
La version déconfinante de 2020 :
La version originale de Noël 1968 par le grand Jacques :
Pour ceux qui l’ignorent, Brel est un immense chanteur français, pardon, belge. Mais son génie en fait un français car on parle bien de génie français, jamais de génie belge.
Marcel Azzola, ce titi rital de Ménilmuche, s’est éteint récemment, à 91 ans, après avoir tout joué avec son accordéon, du musette de baloche au classique pointu. Pour l’accordéon, si vous voulez jouer du Bach, il faut réécrire les partitions. Cela a permis de remettre cet instrument des ouvriers italiens au goût du jour, alors qu’il était considéré comme ringard, beauf, et tutti quanti.