L’opposant Juan Guaido a exhorté les Vénézuéliens et l’armée à le soutenir et mettre fin « définitivement à l’usurpation » de Nicolas Maduro, le président du pays. La Défense vénézuélienne a toutefois déclaré qu’elle restait fidèle au chef d’État.
Ce 30 avril, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Juan Guaido, président autoproclamé, et opposant au président élu vénézuélien Nicolas Maduro, a appelé les Vénézuéliens et l’armée à le soutenir pour mettre fin « définitivement à l’usurpation » de Nicolas Maduro, le président du pays dont la réélection en 2018 est contestée par ses opposants mais aussi de nombreux pays parmi lesquels les États-Unis.
Sur la vidéo tournée à l’aube et diffusée sur Periscope, il apparaît entouré d’hommes en uniforme et de l’opposant Leopoldo Lopez, assigné à résidence, et dit se trouver sur la base aérienne de La Carlota, à Caracas. « Aujourd’hui, en tant que président en exercice, je suis le commandant en chef légitime des forces armées », a-t-il argumenté.
Le gouvernement vénézuélien a dénoncé une « tentative de coup d’État ». « En ces instants nous sommes en train d’affronter et de neutraliser un groupe réduit de traîtres au sein des effectifs militaires, qui se sont positionnés sur l’échangeur d’Altamira pour promouvoir un coup d’État », a affirmé sur Twitter le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez.
Sur son compte Twitter, le ministre de l’Intérieur Jorge Rodriguez a vivement dénoncé un « coup d’état contre la Constitution et la paix de la République ». Selon lui, seul « un petit groupe de militaires traîtres » avait rejoint Juan Guaido. Le ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a ajouté par la suite que l’armée restait « fermement au service de la Constitution nationale et des autorités légitimes ».
Selon le gouvernement, la situation est normale dans les casernes du pays. D’après l’AFP, le camp pro-Maduro a appelé à un rassemblement en soutien au palais présidentiel de Caracas.
Réagissant à l’initiative de Juan Guaido, Madrid a appelé à éviter « une effusion de sang ».
Il y a une dizaine de jours, Juan Guaido avait déjà appelé la population vénézuélienne à descendre dans les rues le 1er mai pour « la plus grande manifestation de l’histoire » du Venezuela afin de contraindre Nicolas Maduro à quitter le pouvoir.
Résilience de Nicolas Maduro
Mais, en dépit des initiatives de Juan Guaido et de l’appui de taille qu’il reçoit des États-Unis pour renverser Nicolas Maduro, le gouvernement chaviste préserve un ancrage populaire fort dans un pays qui, par le passé, s’est déjà soulevé face à de multiples tentatives d’ingérence.
Parmi les opérations les plus connues, le coup d’État du 11 avril 2002, mené par les propriétaires de chaînes privées, les cadres de la compagnie pétrolière du Venezuela, ainsi qu’une poignée de dirigeants militaires, avait reçu le soutien, entre autres, des États-Unis.
Le putsch engendra une réaction massive et immédiate du peuple vénézuélien, poussant des millions de personnes à descendre dans la rue pour réclamer le retour au pouvoir d’Hugo Chavez.