Six hauts responsables ou conseillers de l’ancien président français Nicolas Sarkozy (2007-2012) lorsqu’il était à l’Élysée ont été relâchés mercredi soir après plusieurs heures de garde à vue à Paris, a-t-on appris de de sources proches du dossier.
Tous étaient interrogés dans le cadre d’une enquête sur des sondages commandés à l’époque sans appel d’offres, mais aucun d’eux n’a été présenté à un juge. À ce stade des investigations, "il n’y a pas de mise en examen", a déclaré Me Philippe Bouchez el-Ghozi, avocat de l’ancien secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant.
Outre M. Guéant, les autres gardes à vue concernaient Xavier Musca, son successeur à ce poste de plus proche collaborateur du président, Emmanuelle Mignon, ancienne directrice de cabinet de l’ex-chef de l’État, et trois autres anciens conseillers à la présidence.
Les enquêteurs s’interrogent sur la régularité de contrats conclus, sans appels d’offres, entre la présidence et neuf instituts de sondages sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, notamment avec une société détenue par un proche conseiller du président. L’instruction a été ouverte pour "favoritisme" et "détournement de fonds publics".
Cette affaire, dite "des sondages de l’Élysée", est l’un des dossiers qui pourraient compromettre une nouvelle candidature de Nicolas Sarkozy à la présidence en 2017, alors qu’il vient de lancer une formule rénovée de son parti, rebaptisé "Les Républicains", dans le but de reconquérir le pouvoir.
Dans un autre dossier, il a été inculpé en juillet 2014 pour trafic d’influence, soupçonné d’avoir proposé de favoriser la nomination d’un magistrat en échange d’informations sur une enquête le visant.