Hervé Ryssen était poursuivi pour diffamation à caractère racial et provocation à la haine et à la violence en raison de son dernier livre Les Milliards d’Israel. La 17ème Chambre l’a condamné il y a quelques jours à 3 mois de prison ferme. Rencontre avec Maître Olivia Chafir, celle qui l’a fait condamner, qui avait aussi participé à faire condamner Soral quelques semaines plus tôt dans une autre affaire [celle de la quenelle de Berlin, dont JSS News revendique être à l’origine, NDLR].
JSSNews : Pouvez-vous vous présenter ?
Olivia Chafir : Je suis avocat depuis 10 ans et j’exerce dans une structure généraliste intervenant en droit civil, social et commercial. Ayant eu une formation plus pénaliste à mes débuts, j’ai, depuis un an, rejoint le groupe d’avocats de l’OJE (organisation juive européenne) qui a pris le parti de lutter de manière efficace et concrète contre toute forme d’antisémitisme. L’association n’ayant pas cinq ans d’ancienneté, les avocats interviennent également auprès d’autres associations telles que le BNVCA ET ASF. C’est dans ce contexte que j’ai eu à traiter, avec d’autres confrères, notamment des dossiers Ryssen et Soral. [...]
JSSNews : Quelle était l’ambiance lors des plaidoiries pendant les procès de Ryssen et Soral ?
À son audience, Hervé Ryssen ne s’est pas présenté. Il s’agit pour lui d’une habitude consistant à être absent puis à exercer un recours pour être à nouveau jugé. La démonstration du caractère antisémite n’a pas été nécessaire, l’auteur se revendiquant lui-même comme tel.
S’agissant du procès de la quenelle de Soral au mémorial de la Shoah à Berlin, l’ambiance était intolérable. Le prévenu est venu accompagné de son « fan club » et a transformé la salle d’audience en un spectacle grotesque. Ce qui m’a le plus frappée est l’inversion totale des valeurs par Soral qui se présente comme un résistant, comme une victime harcelée par les parties civiles… Soral qui tente de camoufler son antisémitisme derrière un antisionisme, dont on ne peut plus être dupe, a déplacé le débat en axant sa défense sur une légitime critique politique du sionisme. Ainsi, selon lui, le fait d’injurier la communauté juive en un lieu aussi symbolique s’explique par la façon dont les sionistes « utilisent la Shoah à des fins politiques ». Et même lors de sa plaidoirie, son avocat s’est laissé aller à cette dérive. On continue inlassablement à rapporter le conflit Israélo-palestinien, y compris dans les tribunaux, pour tenter de justifier l’injustifiable.