Ceux qui ne supportent pas Usul peuvent couper à 1’52. Les Marioles, c’est le nouveau projet de Blast, le site de Denis Robert, avec Bruno Gaccio aux manettes.
Wikipédia (on croirait le portrait écrit par Tristan Mendès ou Rudy Reichstadt) présente Usul comme une « une offre politique alternative à Soral ». On comprend alors pourquoi Mediapart lui donne tous ces moyens.
Le journaliste Yann Barte estime, dans un article publié dans la rubrique « Analyse et décryptage » du site web Conspiracy Watch, que « dans son entreprise consistant à nourrir une offre politique alternative à Soral et « une critique si possible fertile des discours dominants » (sic), Usul semble paradoxalement emprunter les mêmes chemins tortueux que ceux qu’il dit vouloir combattre ». Il lui reproche notamment de s’orienter « vers des sources d’information alternatives, très douteuses », comme Jacques Sapir ou Reporterre, et considère également qu’il « flatte la nébuleuse identitaire, d’extrême gauche comme d’extrême droite », en « [soutenant] les thèses décoloniales ouvertement racistes du Parti des Indigènes de la République (PIR) » ou en « [dédouanant] de tout antisémitisme l’écrivain d’extrême droite Marc-Édouard Nabe ». Il lui reconnaît néanmoins une bonne analyse de certains discours conspirationnistes, comme celui de François Asselineau.
Asselineau, conspirationniste ? Il est juste anti-européiste. Les mots sont importants. Les plumitifs de Conspy Watch sont tout sauf des journalistes, il faut être un peu sérieux.
Usul, malgré son anticapitalisme primaire (il sait aujourd’hui ce que cela fait d’être patron, même petit), fait la manche au pognon car ces nouveaux Guignols demandent un gros investissement pour un humour parodique... peut-être dépassé. L’entreprise sent l’accident industriel.
Au-delà de la forme, le problème fondamental de Blast reste celui de l’humour gauchiste, qui ne fait plus recette. Seul le populisme cartonne, les humoristes de stand-up survivants en sont la preuve. Les Marioles oseront-ils franchir la ligne rouge ?
On rappelle qu’à l’époque des Guignols de Canal+, Gaccio avait refusé de faire apparaître la marionnette de Jean-Marie Le Pen pour éviter de lui faire de la pub... Vu les scores du père en 2002 et de la fille par la suite, on peut dire que le projet a bien foiré. On espère que les Marioles comprendront que l’ennemi n’est pas à côté, à droite, mais au-dessus...
Usul, le plan anti-Soral du Système, bosse pour Mediapart et Blast, tandis que Gaccio fait partie du cercle des people LFI. C’est la convergence des luttes, mais entre gauchistes. Le gauchiste cultive l’entre-soi, il ne fait pas alliance avec les anti-Système : on peut dire qu’il est idéologiquement raciste.
Dans cet extrait des Marioles, censé déclencher les dons, Gaccio donne un petit coup de pied à l’animateur de Thinkerview, l’émission au million d’abonnés qui n’a étrangement aucun mal à obtenir des invités prestigieux, beaucoup venant du pouvoir plus ou moins profond (Chouet, Bézieux, Finaz, Juillet, Bentégeat). Gaccio y a été invité deux fois, c’est un bon client (dernière invitation, le 10 juin 2021). Il a la carte.
Mais alors, est-il un véritable opposant ?
On a fait défiler tous les invités de Thinkerview depuis 2013, les moins mainstream qu’on a trouvés sont : Olivier Delamarche, Peter Dale Scott, Michel Collon, Laurent Alexandre, Ivan Erhel (Sputnik France), Pierre Conesa, Henri Maler (Acrimed), Jean-Marc Manach (de l’Internet libre au Monde), Juan Branco, François Asselineau, Xenia Fedorova (RT France), Idriss Aberkane, Aude Lancelin, Fabrice Arfi, François Ruffin, Kémi Seba, Laurent Obertone, Emmanuel Todd, Denis Robert, Jacques Sapir, François Boulo (Gilet jaune), François Bégaudeau, Edwy Plenel (CIA), Éric Dénécé, Bernard Squarcini, Michel Onfray, Cédric Herrou (Dilcrah, migrants), Éric Zemmour, Régis Le Sommier, Pascal Boniface.
Intéressant, mais pas révolutionnaire !