En nommant Jean-Jacques Urvoas au ministère de la Justice, François Hollande confie la Chancellerie à un homme qui n’a eu de cesse d’accompagner et de soutenir la dérive sécuritaire, au détriment des droits et libertés.
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Au centre de tous les textes sécuritaires récents
Ancien membre de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), Jean-Jacques Urvoas avait été le rapporteur zélé de la loi Renseignement, dont Christiane Taubira disait en privé qu’elle « permet une intrusion dans la vie privée aux antipodes de mes idées ». Il n’avait pas eu de mots assez durs pour critiquer les opposants au texte, dont faisaient partie entre autres la Ligue des Droits de l’Homme, le Syndicat de la Magistrature, l’Union syndicale des Magistrats, ou l’Ordre des avocats de Paris (c’est lui qui parla des « exégètes amateurs » pour dénigrer ceux qui analysaient les dangers du texte qui a été validé par le Conseil constitutionnel dans des conditions inhabituelles, et sans le moindre argument).
Avant cela, il fut le rapport de la loi anti-terrorisme de 2014, qui a créé notamment la possibilité de bloquer des sites sans passer par l’avis de l’autorité judiciaire, alors-même qu’il s’agit de sites dont la qualification relève une part de subjectivité pour laquelle le juge est indispensable.
Il fut également le soutien de la loi de programmation militaire de 2014 qui, déjà, étendait les pouvoirs de surveillance avec un article très polémique qui autorise la collecte de données en temps réel sur les réseaux, sans passer par un juge.