Le groupe terroriste État Islamique sera éliminé d’Irak d’ici un mois ou deux. C’est l’estimation de l’ambassadeur d’Irak en Belgique. Jawad al-Chlaihawi explique aussi qu’une centaine de djihadistes européens, dont des Belges, vont être jugés sur place. Nous l’avons rencontré :
« Nous avons capturé beaucoup de terroristes d’Asie centrale, russes ou tchétchènes, mais aussi une centaine d’Européens dont des Belges. Ils seront jugés en Irak. La plupart d’entre eux encourent la peine de mort. Mais il y a aussi leurs familles, leurs épouses, leurs enfants. Environ 14 000 membre des familles sont détenus dans un centre près de Mossoul, parce qu’ils ont été interpellés au moment de la bataille de Mossoul. »
- Jawad al-Chlaihawi, ambassadeur d’Irak en Belgique
Qu’allez-vous faire de ces femmes et ces enfants ?
Certains pays d’origine ne veulent pas les recevoir. La France par exemple n’accepte que le rapatriement des enfants pour des considérations humanitaires. Mais pour les femmes adultes, ils nous disent : faites ce que vous voulez avec eux, selon la loi irakienne. Avec la Belgique, nous coopérons avec tous les services concernés : ministère des Migrations, Affaires étrangères, services secrets... Mais on n’a pas demandé à la Belgique de reprendre des terroristes. On n’en est pas à ce stade. Nous coopérons pour identifier les personnes et déterminer leur parcours.
La Belgique participe à la coalition qui mène des frappes aériennes contre le groupe État islamique en Irak. Avez-vous des informations sur des bavures dont des civils auraient été victimes ?
Il y a eu des bavures, des dommages collatéraux provoqués par des avions belges. Mais cela n’est pas arrivé au stade de provoquer des problèmes politiques ou juridiques entre les deux pays. Ce n’est pas prouvé que ce sont des avions belges qui ont provoqué les dommages collatéraux et tué des civils. Sincèrement, ce n’est pas une question d’État.
Annuler le résultat du référendum kurde
Le gouvernement irakien impose à la Région autonome du Kurdistan des sanctions, suite au référendum d’autodétermination du 25 septembre. Une médiation internationale pourrait-elle aider à renouer un dialogue ?
Nous préférons ne pas avoir de médiation pour le moment. Ce référendum est un crime à l’égard de la loi irakienne. Nous ne pouvons pas engager un dialogue avec des gens qui ont commis ce délit à l’égard de l’unité et de la souveraineté du pays. Mais un dialogue s’imposera lorsque le président kurde Massoud Barzani révoquera le résultat et le déclarera nul et non-avenu. Comme si ce référendum n’avait pas existé. Après, nous sommes bien évidemment ouverts au dialogue.