« Aliot est une ordure. C’est vraiment un salopard. Ce qu’il a fait chez Bourdin, c’est vraiment de la provocation. » Ce proche de Marion Maréchal-Le Pen a du mal à cacher son exaspération. Il n’essaye pas vraiment. L’objectif est ailleurs. Répondre au compagnon de Marine Le Pen, coupable à ses yeux d’avoir outragé l’ancienne députée frontiste, retirée aujourd’hui de la vie politique.
L’homme en est persuadé, cette colère est partagée. Une colère dont l’origine est simple. Lundi 20 novembre, face à Jean-Jacques Bourdin, Louis Aliot fait preuve d’une certaine animosité envers ceux qui, ces derniers temps, ont quitté le Front national.
« Moi je pense qu’on est très vite remplacé en politique et qu’on vous oublie très vite. Voilà. On continue, elle n’est pas là et ça continue à marcher. Comme Philippot n’est pas là et on continue à marcher », glisse le vice-président frontiste, ajoutant que « les cimetières sont plein de gens qui se croyaient indispensables ».
Ces mots ont irrité l’entourage de Marion Maréchal-Le Pen. Certains promettent déjà une réponse graduée. Crédible ? Sans doute. L’attaque de Louis Aliot ressemble à un prétexte tout trouvé pour resserrer les rangs marionistes. « Ça sert à quoi d’en foutre plein la gueule à Marion ? », s’interroge auprès du Lab un élu régional proche de l’ancienne parlementaire. « Ils sont complètement tétanisés au FN. Tout le monde sait ce qu’est le marionisme ou le philippotisme. Mais le marinisme, c’est quoi ? Il y a un vide politique au FN, il n’y a rien qui se passe. Ils tournent en rond. » Il prévient :
« Si Marion [Maréchal-Le Pen] doit revenir – ce qui reste une hypothèse – et que ces gens-là n’ont pas envie qu’elle revienne, elle le fera ailleurs qu’au Front. Soit en créant son parti, soit en rejoignant une petite structure déjà existante. »
Telle est la menace. Mais pas de quoi inquiéter le FN. « Les cimetières, c’était évidemment pour Florian Philippot, commente auprès du Lab Louis Aliot. Mais chacun prend ses responsabilités. Marion [Maréchal-Le Pen] a pris les siennes. Elle a décidé de quitter la vie politique pour aller dans la vie civile. Dont acte ! Qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ? La vie continue. Pour Marion [Maréchal-Le Pen] comme pour nous tous. Je regrette son départ. Mais je fais avec. » Il ajoute, à destination des menaçants :
« Et j’emmerde les fameux anonymes ! »