et 
!
Après chaque attentat ou tentative d’attentat, le procureur de Paris François Molins vient faire son petit discours. À chaque fois, le public a droit à une explication d’une cohérence à toute épreuve. Cette fois-ci, après l’agression au marteau de Notre-Dame, qui a heureusement fait zéro victime, Molins a précisé un peu le profil du djihadiste. Enfin, de celui qui est présenté comme djihadiste...
L’homme n’a aucun lien avec les combattants de Daech en Irak où en Syrie où, on le rappelle, la France est engagée militairement. La preuve en images avec cette vidéo du site officiel de la Défense.
Voici le portrait du « terroriste » par Le Figaro :
L’assaillant, qui a blessé à l’arme blanche un policier sur le parvis de Notre-Dame de Paris mardi [6 juin 2017], est un homme de 40 ans d’origine algérienne. Il portait des papiers au nom de Farid I., né en Algérie en janvier 1977 et inscrit comme doctorant à Metz. Il a été placé en garde à vue à l’hôpital mercredi matin, selon des sources proches du dossier. Depuis 2014, il préparait une thèse sur le journalisme et les élections dans les pays d’Afrique du Nord au centre de recherche des médiations (CREM), a indiqué le président de l’université, Pierre Mutzenhardt, sur France Bleu Lorraine. Il a précisé que son étudiant ne « montrait rien de suspect ».
« L’étudiant algérien de 40 ans » a fait tiquer pas mal de monde. Le bon sens populaire est difficile à « bouger » :
"En France, un étranger peut "étudier" jusqu'à 40 ans profiter d'une chambre gratuite, de bourses et de toutes les aides possibles....." pic.twitter.com/EYemnxshYr
— Stalker (@_Stalker_69_) 6 juin 2017
Molins insiste sur son profil de « néophyte » qui n’a « jamais montré de signe de radicalisation ». Les services antiterroristes disent redouter ce profil, car il passe sous les radars de toutes les surveillances. Dans ce cas, pourquoi l’agresseur, qui a été présenté ce samedi 10 juin à un juge antiterroriste, a-t-il fait tout ce qui suit la veille de sa tentative d’assassinat ?
L'assaillant de Notre-Dame de Paris va être présenté à un juge antiterroriste en vue d'une mise en examen https://t.co/JoOEjVPu3U pic.twitter.com/0U1E0MTDjL
— L'Obs Live (@lobs_live) 10 juin 2017
Il a enregistré « une vidéo d’allégeance » à l’État islamique, il a « téléchargé l’application Telegram » qui permet d’envoyer la revendication de son geste, mais ça n’a pas fonctionné, puis il est parti commettre son acte. Au juge qui l’interroge, il a reconnu les faits et précisé qu’il avait agi par « esprit de vengeance » au bénéfice du peuple syrien. On croirait entendre la confession dictée d’un pigeon. Mais ce n’est pas fini : afin de bien lier son acte à Daech, dans le fast-food où il s’est sustenté avec de commettre l’irréparable, il a consulté un site terroriste !
Voilà le profil amateur qui fait peur à Molins, qui poursuit son analyse :
« Cet homme présente un profil de néophyte que les services ont du mal à repérer. Son entourage le décrit comme un homme sérieux, discret et solitaire. Sa famille est peu pratiquante, lui se définit comme un musulman sunnite respectant une pratique dure depuis quelques mois. On pourrait le ranger dans la catégorie des intellectuels, c’est atypique. Cela montre la diversité des profils et la difficulté de les repérer, comparé aux individus plus aguerris que nous connaissons et suivons. »
Pour finir, des « fichiers de propagande djihadiste » et des images de l’attentat de Londres et de Mohamed Merah (l’antisémite) ont été retrouvés dans son ordinateur. Puis, cerise sur le gâteau, un « manuel d’action des loups solitaires édité par l’État islamique » !
Voilà qui va mettre en joie Gilles Kepel, qui essaye depuis janvier 2015 de prouver que le terrorisme que nous vivons est spontané, et tout simplement déclenché par la rencontre entre la frustration de jeunes hybrides (racailles rapidement islamisées) et les vidéos djihadistes qui traînent sur l’Internet... le complot djihadiste mondial, quoi.
« C’est imprégné de la propagande de l’État islamique que Farid I. a agi » (François Molins)
Heureusement pour Molins, la presse aux ordres est là pour prendre au sérieux la constittution des ces profils djihadistes :
