Ce vendredi 15 septembre 2017, à 6h57, la Corée du Nord a lancé un missile qui a survolé le nord du Japon pour s’écraser dans le Pacifique 3 700 km plus loin. C’est une réponse aux nouvelles sanctions adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU (la 8e série). Ce vendredi, après le tir balistique, l’ONU prévoit une nouvelle réunion d’urgence. On peut s’attendre à de nouvelles nouvelles sanctions. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a évidemment protesté contre le survol de son pays :
C’est de Vladivostok, où il prononçait un discours lors du Forum économique oriental, que Vladimir Poutine a tenté de faire baisser la tension dans le conflit américano-nord-coréen.
Sur cette carte, on remarque que la Russie a, dans sa partie extrême-orientale, une frontière commune avec la Corée du Nord. Et la présence du président russe dans la grande ville de Vladivostok à un moment de grande tension internationale n’est donc pas un hasard. Il y a déjà une coopération économique entre les deux géants russe et chinois, mais aussi avec les Nord-Coréens, qui fournissent une main d’œuvre qui manque à la Russie aux confins de la Sibérie. Nous reviendrons sur cette coopération fructueuse.
Poutine a donc tout intérêt à calmer le jeu, mais ce que craignent les États-Unis, ce n’est pas la petite et courageuse Corée, qui ne se laisse pas dominer, c’est l’axe Moscou-Pékin et à terme, le basculement du centre de gravité mondial de la puissance économique et diplomatique vers l’Asie. Et c’est tout simplement ce qui est en train de se passer. Derrière les menaces américaines et les réactions nationalistes de Kim, c’est le leadership mondial qui est en jeu.
Et ce ne sont pas les Américains qui peuvent donner des leçons de morale au reste du monde, eux qui ont pulvérisé deux villes de civils sous les bombes atomiques en 1945, sans oublier le bombardement de Tokyo, et le pilonnage du Viêt Nam :
S’il n’est pas agréable de voir survoler son pays par des missiles ennemis, apportons une petite précision : si la trajectoire du missile est bien celle de la première photo, alors ça veut dire que la chose est passée entre Honshu, l’île principale japonaise, et Hokkaido, la seconde grande île du nord, le Japon étant constitué de plus de 6 000 îles. Le missile n’a donc pas forcément survolé de populations japonaises et était plutôt destiné au continent nord-américain, de l’autre côté du Pacifique...