Le 1er décembre 2014, le Président russe Vladimir Poutine a surpris tout le monde en annonçant un arrêt des travaux de South Stream, alors que le lancement était prévu dans un an.
Le projet South Stream était un projet de gazoduc devant relier la Russie à l’Europe, en passant sous la mer Noire, transitant, par la Bulgarie la Serbie, l’Italie finissant en Autriche. En 2007, le projet South Stream a été signé à Rome, entre les différents pays. Le gazoduc devait faire transiter 63 milliards de mètres cubes (m3) de gaz vers l’Europe. Deux projets entraient en concurrence, le projet North Stream, ainsi que le projet européen Nabucco. Ce dernier, moins ambitieux, disposant de moins de moyens et de rivalités inter-étatiques, n’avait pas pu faire le poids face au projet mené par la Fédération de Russie et Gazprom.
Le projet Turkish Stream ressemble "étrangement" au projet South Stream et compte déverser vers l’Europe la même quantité de gaz, à savoir 63 milliards de m3.
Qu’il s’agisse de South Stream, ou d’aujourd’hui de Turkish Stream, la Russie a un but, contourner l’ « instable » Ukraine. Il y a eu des différends commerciaux gaziers à répétition entre la Russie et l’Ukraine entre 2006 et 2009, ayant conduit à d’importantes perturbations de livraison de gaz russe.
Il faut noter qu’a coté de ces questions purement énergétique, l’enjeu essentiel est ici la question géopolitique. De nombreux pays de l’Union Européenne, sont dépendants à différents degrés du gaz russe. Ainsi, la Fédération de Russie s’en sert comme moyen de pression auprès de ces pays sur les questions géopolitiques.
D’autres pays livrent du gaz à l’Europe, comme la Norvège ou l’Algérie, mais ces livraisons ne sont pas suffisantes. Ainsi, l’Union Européenne, cherche un moyen d’être moins dépendant du gaz russe, mais la solution semble être complexe notamment en termes de coût. Ces éléments montrent que la question gazière entre la Russie et l’Union n’a pas pour unique objectif que de faire fonctionner un pays, mais la question va bien au delà.