Alors que la Grèce fait l’objet de vastes préoccupations quant à son avenir financier, une forte odeur de pétrole pourrait bien rôder autour du dossier.
Si Panagiotis Lafazanis, ministre grec de l’Energie, a récemment indiqué qu’Athènes montrait un vif intérêt au prolongement sur son territoire du nouveau gazoduc que le géant gazier russe Gazprom envisage de construire à destination de la Turquie, il vient de déclarer à la presse russe que les États-Unis exerçaient une très forte pression sur la Grèce, afin de la dissuader de participer à la réalisation du projet de gazoduc Turkish Stream, destiné à livrer du gaz russe en Europe.
« Ils exercent une très forte pression », a ainsi déclaré M. Lafazanis interrogé par le journal russe RIA Novosti lors d’une conférence de presse à Moscou. Mais pour l’heure, les pressions américaines ne semblent pas être suivies d’effet... « Nous considérons que tous les corridors doivent être ouverts pour la Russie », a ainsi ajouté M. Lafazanis. Lequel a également précisé qu’il ne considérait pas Turkish Stream et le Gazoduc transadriatique (TAP) comme des projets concurrents. Il estime en effet que le second projet n’est pas en mesure de couvrir les besoins européens en gaz naturel. Le dossier est loin d’être dénué d’intérêts financiers, puisque M. Lafazanis a tenu à souligner que la Grèce souhaitait obtenir de la part de la Russie une réduction de tarif sur le gaz russe livré à partir de 2016, ainsi qu’une baisse des volumes fournis selon des contrats d’enlèvement ferme (« take or pay »).
Rappelons que Gazprom ambitionne de mettre en service dès la fin 2016 un nouveau pipeline à destination de la frontière gréco-turque, projet qui devrait notamment permettre de compenser l’abandon du projet South Stream vers l’Union européenne.