Les combats ont repris en Ukraine, après une trêve relativement respectée depuis février dernier.
L’état-major général ukrainien a déployé de l’artillerie lourde, des canons automoteurs 2S1 Gvozdika et des mortiers qui étaient stationnés à 25 kilomètres de la ligne de front :
« Afin d’éviter les pertes parmi les militaires, le commandement ukrainien a informé tous ses partenaires internationaux de son intention de recourir à des armes lourdes qui stationnaient jusqu’à présent dans les régions de l’arrière définies par les accords de Minsk. »
Kiev accuse les insurgés russophones d’avoir entamé une offensive générale, ce que ces derniers contestent, affirmant que c’est l’armée ukrainienne qui a pilonné largement depuis mercredi la zone de Marinka et de Krasnogorovka près de Donetsk, les obligeant à lancer leurs forces contre ces localités.
Les obus de Kiev ont également touché une centrale électrique qui alimentait la mine de Skochinsky, où près de 400 mineurs s’affairaient. Ils ont pu tous être remontés. Même incident à Zasyadko, où plus de 500 mineurs, bloqués, on pu rejoindre la surface.
Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a interpellé l’OSCE afin qu’elle fasse connaître les conclusions des ses observateurs présents sur le terrain :
« D’après les informations que nous recevons depuis la ligne de front, les milices populaires rapportent de vastes dégâts sur l’infrastructure civile – des hôpitaux, des jardins d’enfants, des écoles et des bâtiments d’habitation ont été touchés. Des civils périssent dans la région. Et l’armée ukrainienne annonce que ces pertes sont majoritairement parmi les militaires. Il faut absolument informer des buts des bombardements et de qui en a souffert (…). Je suis sûr que c’est une tâche très facile qui permettrait à tout le monde de voir (…) qui viole non seulement les accords de Minsk, mais aussi les normes du droit humanitaire international. »
Pour Washington, la responsabilité revient entièrement aux russophones. Les États-Unis accusent Moscou d’être « directement responsable de violations du régime de cessez-le-feu » et dénoncent une agression « impardonnable et non conforme aux accords de Minsk ».
Marie Harf, porte-parole du département d’État, n’hésite pas à travestir la réalité en affirmant que « toutes les informations que nous recevons de l’OSCE et d’autres sources indiquent que la vaste majorité [des violations] provient des forces séparatistes ». Or, d’après les premières données fournies par l’OSCE, l’armée de Kiev et les milices populaires du Donbass seraient responsables à égalité des violations des accords de Minsk 2.
Les propos de la diplomatie d’Obama ont été appuyés par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui a répété que :
« La Russie a une responsabilité particulière parce que la Russie soutient les séparatistes, parce que la Russie leur fournit des armes lourdes et parce que la Russie a également des troupes dans l’est de l’Ukraine. »
Une coïncidence que n’a pas manqué de faire remarquer le porte-parole du Kremlin, Dmirti Peskov :
« Nous voyons clairement des tentatives de déstabiliser la situation et de provoquer de la tension du côté des militaires ukrainiens. Cela est arrivé dans le passé et nous sommes sérieusement inquiets de la répétition de cette situation. »
Un retour aux armes qui intervient à quelques jours de la réunion du G7 (autrefois G8 mais dont la Russie est privée) en Allemagne les 7 et 8 juin prochains, et à un moment où la diplomatie allemande cherche l’apaisement avec Moscou, le ministre des affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier estimant que :
« Nous avons besoin de la Russie en ce qui concerne la résolution des conflits gelés sur notre continent européen aussi bien qu’en Syrie, en Irak, en Libye, et sur le programme nucléaire iranien ».
Les combats autour de Donetsk :
Les réactions à la rupture de la trêve :