Sorti dans la botte de l’école Canal cuvée 99, époque Robins (des bois), la troupe de Pef (Pierre-François Martin-Laval) dont le vrai talent était Maurice Barthélémy, Jean-Paul Rouve est ce mauvais comédien devenu riche grâce à l’abominable série des Tuche (le 4e opus tombe en décembre). Ce qui n’en fait pas quelqu’un de généreux, ni dans la vie ni dans son jeu. Aujourd’hui, il incarne Matzneff dans Le Consentement.
Alternant frappes racistes antifrançaises et films psycho-intimistes, Rouve obéit exactement à la double ligne du cinéma français sous occupation : des comédies légères, mal écrites, mal jouées, vite torchées par un entre-soi pour un public masochiste qui a dramatiquement besoin de rire, et des micro-branlettes introspectives sans autre intérêt que celui de se dorer la pastille culturelle gauchiste.
Rouve, c’est la double peine en stéréo : bouses de gauche, bouses de droite.
Comme l’époque est à la dénonciation des pédocriminels, jusqu’à une certaine limite – l’oligarchie, elle, fait ce qu’elle veut en crachant sur les lois et le cul des gosses –, Rouve se retrouve à incarner le méchant Matzneff dans une bluette signée Valérie Filho, qui a adapté le bouquin d’une autre Valérie (Springora), celle-là même qui a été dépucelée par le monstre, et qui en a fait un livre larmoyant.
Notre avis : si ta fille de 13 ans va coucher volontairement avec un type de 46 ans, c’est que y a déjà un bon gros problème dans ta famille.
Le Consentement se hausse péniblement au niveau d’un téléfilm de service public et participe à la désaffection massive des salles obscures.
Michel Blanc aurait été bien meilleur dans le rôle, mais l’ex-Splendid bodybuildé se fait rare au cinéma, même s’il a été embauché dans Les Tuche 4. Blanc est bon dans les rôles comiques et dans les rôles dramatiques. Rouve, lui, est mauvais partout. Et encore plus en interview :
« C’est un collabo, c’est un mec aigri, c’est un minable... Je crois que c’est comme beaucoup de gens qui sont aux extrêmes, c’est souvent pour au fond pour des raisons personnelles, c’est parce qu’ils sont pas bien eux-mêmes et ils cherchent des boucs émissaires. Et moi, mon personnage, c’est quoi ? C’est un auteur raté, un auteur de théâtre raté, on joue pas ses pièces, la guerre arrive et il se dit : “mais si on joue pas mes pièces, c’est pas parce que mes pièces sont mauvaises, c’est parce que c’est les juifs qui ont les théâtres”. C’est tellement simple, bon voilà, “les juifs sont méchants, vite tous les juifs dehors, on va pouvoir jouer mes pièces et enfin je vais pouvoir montrer que j’ai du talent”... L’aigreur, c’est une des pires choses. C’est la même chose aujourd’hui avec les partis d’extrême droite, si y a du chômage c’est parce que y a des immigrés ! »
Jean-Paul ne fait pas la relation entre la résistance d’hier et celle d’aujourd’hui... Il incarne le superméchant dans Monsieur Batignolle, charge antifrançaise au possible. Ce mec a vraiment une filmo de collabo, il est en service commandé ou quoi ? Regardez cette caricature d’hitlérien franchouillard :
Le pic de sa carrière, c’est quand on lui a confié – qui a eu cette idée à la con ? [1] – le rôle de Spaggiari, ce truand romantique qui flirtait avec les services. Venu en plateau chez Fogiel, Rouve a trouvé bon de dégueuler sur le patriote – taxé de facho –, avouant qu’il avait joué ce salaud à contrecœur.
Cet âne ignore les cours de Lee Strasberg, de son vrai nom Israel Strassberg. C’est le mec qui a formé Pacino et toute la clique, ces acteurs en immersion totale dans leur rôle. On peut apercevoir ce prof qui a révolutionné l’acting dans Le Parrain 2, où il incarne à la perfection le truand juif Hyman Roth (Meyer Lansky). Pacino lui rendra hommage en lui offrant ce rôle, même chose avec son comparse du cours (Strasberg) John Cazale, alias Fredo Corleone, le frère fragile.
C’est autre chose que Rouve, non ? Il y a donc cinéma et cinéma, acteur et acteur.
Si Jean-Paul est en panne d’idées, on en a une pour Les Tuche 5, prévu pour 2024 : c’est l’histoire d’un type super riche mais ultra radin qui raconte qu’il ne peut pas payer de pompes à son fils parce qu’il attend son prochain gros salaire et qu’il n’est pas sûr d’avoir assez. Chez lui, dans son immense appartement, il picole grave et reçoit énormément d’amis transsexuels (c’est la mode). Or, son fils est là et s’inquiète car il entend de drôles de bruits. Du coup son père le renvoie chez sa mère en uber. Mais c’est elle qui paye.
Ah, ça fait pas assez Tuche ?