C’est la question que l’on peut se poser depuis le surgissement de l’affaire Matzneff. Depuis toujours, depuis que la presse est presse et que le livre est livre, on sait que l’écrivain aime les jeunes filles en fleur. Sa cible ? Les 14-15 ans, tout près de la barre qui détermine en France la majorité sexuelle, et donc la limite légale d’un « amour » entre un homme (généralement) et une jeune fille. Calcul cynique ou « simple » attirance sexuelle, nous ne sommes pas dans la tête de l’écrivain maudit pour le dire. Mais il y a matière à réflexion politique avec la nouvelle norme du viol rétroactif qui est en train, au mépris des textes, de faire loi. Si l’on attaque Matzneff, alors il faut attaquer tous les autres de son espèce. Déjà, Beigbeder, membre du jury Renaudot qui a accordé son prix Essai à Matzneff en 2013, recule dans une version contemporaine de Tu quoque, mi fili....
« Le livre récompensé, “un recueil d’articles sur la politique internationale, sur Schopenhauer, Kadhafi, etc”, “nous avait paru brillant”, se défend l’écrivain Frédéric Beigbeder. “C’est clair qu’il n’aurait jamais eu le prix pour un de ses journaux intimes”, poursuit-il, assurant que le jury avait “voulu aussi faire preuve de compassion” à l’égard de Gabriel Matzneff. “Ce n’était en aucun cas la consécration d’un monstre pédophile. Ce prix était maladroit”, reconnaît Frédéric Beigbeder, qui a récemment dit vouloir rester “ami” de Gabriel Matzneff, tout en le jugeant “indéfendable”. » (20 Minutes)
Le pédophile amateur pratique qui sert de contre-feu à l’énorme affaire Epstein ?
« “Au-delà des faits décrits par Vanessa Springora”, les investigations viseront “à identifier toutes autres victimes éventuelles ayant pu subir des infractions de même nature sur le territoire national ou à l’étranger,” a précisé le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz. » (Le Figaro)
Même type de chasse que pour Epstein et Brunel... Le parquet de Paris vient d’ouvrir, ce 3 janvier 2020, une enquête pour viol sur mineur. Mais Matzneff a déjà été jugé par la presse.
Derrière le lynchage médiatique d’un homme (de droite et non hostile à Jean-Marie Le Pen) de 83 ans, qui ne dispose pas de la défense d’une communauté puissante (ses maigres ressources délivrées par le ministère de la Culture et le Centre national du livre, d’un montant de 8 000 euros par an, semblent menacées), à part celle des Russes blancs orthodoxes – mais on les entend assez peu dans les médias mainstream –, se profile le sacrifice d’un bouc émissaire boiteux : le peuple, chauffé à blanc par les affaires Weinstein, Epstein et Polanski, veut du sang. Y aurait-il un bon et un mauvais sangs ?
L’écrivain, au milieu de la tempête qui va le balayer, a tenu néanmoins, depuis le début de l’hallali, c’est-à-dire l’article de presse qui a annoncé la sortie du livre d’une de ses anciennes maîtresses (14 ans à l’époque), à partager une lettre. C’est la lettre que cette Vanessa (aujourd’hui éditrice et écrivain, donc professionnelle de la littérature... doit-elle sa réussite à son pygmalion ?) lui a écrite en guise de « rupture »...
Immunité communautaire
À la lumière de cette lettre, plusieurs questions se posent : peut-on d’abord faire confiance à la lucidité d’une jeune fille (alors de 15 ans ou plus) initiée par un homme mûr ? La Vanessa en question est-elle en pleine possession de ses moyens, à un âge où l’on est peut-être déjà une femme physiquement, mais pas intellectuellement ? De plus, le fait qu’elle s’attaque aujourd’hui à son initiateur est-il la preuve d’une prise de conscience de la part d’une victime qui s’ignorait, ou alors, comme le pense Matzneff, d’un retournement médiatique plus que personnel à la faveur du mouvement MeToo qui a envahi les médias mainstream et les réseaux sociaux ? Enfin, le fait que Matzneff soit quasiment le seul dans son genre – le genre pédophile pour le grand public ou le genre éphébophile pour les plus pointilleux – est-il la marque d’une préférence médiatique et d’un lynchage concomitant ? En d’autres termes, l’écrivain, qui n’a jamais caché ses goûts en matière sexuelle, serait-il en même temps le baudet de la fable ?
Disons-le plus vulgairement que Jean de La Fontaine, Matzneff prend-il cher pour les intouchables qui se planquent derrière de puissants réseaux ?
L’Âne vint à son tour et dit : J’ai souvenance
Qu’en un pré de Moines passant,
La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.
À ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n’était capable
D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. (Jean de La Fontaine, Les Animaux malades de la peste, extrait)
Nous n’allons pas, pour des raisons assez compréhensibles, faire ici la liste de tous les hauts pédophiles qui hantent nos ministères ou nos journaux. Tout le monde ou presque les connaît, le Net a fait un gros travail de débroussaillage entre le bon grain et l’ivraie. Malheureusement, leurs protections sont telles qu’ils ne sont pas inquiétés plus que ça, même quand le boulet passe très près. Matzneff, dont personne ne peut nier les écarts avec la morale (c’est certain) ou la loi (à vérifier), puisqu’il les a décrits lui-même, et s’en vante, ne vaut pas mieux mais pas moins qu’un ancien ministre toujours en vue, ou disons recasé sur un des nombreux fromages de la République.
« Un ancien ministre »... Mais de qui Luc Ferry peut-il bien parler : Jack Lang, Frédéric Mitterrand, Philippe Douste-Blazy ? [1]
Chantages à tous les étages
Serions-nous en présence d’une pédocratie, d’une République des pédophiles ? Non, puisque tous les membres de notre élite ne sont pas pédophiles, mais ils en abritent et défendent un nombre disproportionné. Dans ce cas, pourquoi ne pas nettoyer les écuries d’Augias ?
Parce qu’on peut obtenir beaucoup d’un pédocriminel qui a pour passion les petits garçons ou les petites filles, par exemple. Il suffit de quelques notes blanches (des RG qui atterrissent chaque matin sur le bureau du ministre de l’Intérieur, véritable gardien des secrets), de quelques témoins gênants ou de prostitué(e)s mineur(e)s qui passent à table (après être passé(e)s à la casserole), pour obtenir les CV de criminels sexuels majeurs. Mais la politique – l’art d’utiliser les faiblesses de ses ennemis... et de ses propres amis ! – est ainsi faite qu’il est plus intéressant de manipuler celui qui devrait théoriquement et moralement tomber dans l’escarcelle de la justice que de le balancer vulgairement. Et puis, quand tout le monde se tient par la barbichette, inutile d’espérer une chute de l’hyperclasse, elle est tout sauf suicidaire. Et elle est solidaire comme aucune autre.
Que pensez-vous de cette pétition signée par votre père et d'autres intellectuels qui défendaient des pédophiles aux côtés de matzneff ?
Vôtre père s'est-il repenti ou lui aussi était le fruit de la morale de son époque ? pic.twitter.com/zfJsuddxAM— maxim (@keedz75) December 27, 2019
Comprendre que la haute pédophilie se satisfait de la mise à mort médiatique de Matzneff, une orchestration qui suffira pour faire croire à une nouvelle avancée de la Morale dans un pays hypocritisé à mort. Une preuve parmi d’autres, la lettre qu’a écrite à ou sur Matzneff l’écrivain Christine Angot, longtemps soutenue et même financée directement par Pierre Bergé (à travers le journal déficitaire Têtu, à qui elle fournissait une page mensuelle rachitique contre 3000 euros !).
Un texte publié dans Le Monde, le journal qui ne s’étale pas sur l’affaire Epstein.
“Apprendre que le livre que Vanessa…” Vous l’appelez Vanessa ? Vous pensez pouvoir vous autoriser à l’appeler par son prénom, alors qu’elle vient de publier ce livre ? Vous prétendez encore à cette intimité ? Vous pensez avoir ce genre de droits ? Elle est toujours, pour vous, la petite fille que vous avez rencontrée dans un dîner où elle accompagnait sa mère, attachée de presse dans l’édition ? À l’époque, vous étiez important dans ce milieu. Vous comptiez. Vous vendiez des livres. Vous aviez des fans. J’en ai fait partie quelque temps. J’avais une vingtaine d’années. Je vous lisais. Je n’avais pas encore été dans le cabinet d’un psychanalyste. Je commençais à avoir des insomnies, des difficultés dans ma sexualité, mais je n’étais pas encore prête à me dire, à admettre, que mon père s’était autorisé à commettre un inceste sur moi parce qu’il ne m’avait jamais aimée, qu’il n’avait aimé que lui-même, son bon plaisir, sa propre autorité, au mépris total de mon avenir, de ma vie amoureuse future, de ma vie sexuelle, notamment.
Rappel : Angot a construit son relatif succès littéraire, enterré aujourd’hui, sur une histoire d’inceste avec son père (ce que ce dernier nie). Devenue juge des moralités depuis son accession – grâce au bras très long de BHL à qui Ruquier ne refuse rien – au tribunal médiatique de service public appelé ONPC – alors que c’est tout le contraire, Ruquier et ses assesseurs étant couchés devant les lobbies –, elle se prend de lancer oukases et condamnations. Quand on a été une protégée de Pierre Bergé, peut-on se le permettre ? Il y a des moralités construites sur du sable...
Et puis, tant qu’on est dans les moralités, puisqu’il y a visiblement plusieurs morales, une d’en haut avec effacement d’ardoises et une d’en bas avec justice rapide et sévère (surtout pour les Gilets jaunes avec 3000 condamnations dont 1000 de prison ferme), parlons de l’univers très sexuel produit par le Système, qui dénonce un diablotin ici et laisse passer une armée de « libertins » là. Où est la limite entre le libertinage plus ou moins consenti et l’agression sexuelle ? Les soirées spéciales dans lesquelles le patron de Sciences Po Richard Descoings entraînait ses petits préférés (y avait-il Juan Branco dans le tas ?), ça entre dans quelle catégorie ? Et comment une société qui déverse de la pornographie par wagons entiers (la fausse « libération ») – jusque dans ses publicités – dans les têtes blondes peut-elle juger un éphébophile, si amoral soit-il ? Tout va dans le sens de l’hypersexualisation de la jeunesse et d’une permissivité accrue ! Du pain béni pour les vrais pédophiles...
Bons et mauvais pédophiles, industriels et amateurs...
Nous sommes en présence d’une société pédophile dans l’âme (si l’on peut dire) qui viole l’esprit des enfants, qui leur détruit l’âme par l’hypersexualisation et qui leur explique que le Père Noël n’existe pas, histoire de bien saper leur univers parallèle magique. Il n’y a rien de sacré au pays où les acteurs et actrices porno sont glorifiés comme fers de lance du progressisme. Rocco Siffredi (lui-même agressé sexuellement par un voisin à l’âge de 12 ans qui le « mettait » devant des films pornos), pourtant accusé d’agressions sexuelles multiples, a été reçu comme une star sur les plateaux de Canal+... La Belle époque !
A-ton vraiment gagné au change en passant d’une pédophilie hélas inévitable (c’est dans la perversité de la nature humaine) mais culturelle et cachée, à une démocratisation de la pédophilie incarnée par la mise en rapport des plus jeunes avec la violence sexuelle pornographique ? Qu’on regarde seulement le contenu des films français à ce propos, primés à Cannes en 2018...
Le bon chemin est celui du progressisme, nous bassine le Système, et le viol mental de masse est le moyen par lequel l’idéologie mondialiste investit les têtes. Les petits baiseurs, les amateurs de fesse, à côté de ce foutoir industriel, font pâle figure, mais c’est sur eux que la justice et les tribunaux médiatiques vont concentrer leurs feux... Summum d’hypocrisie, qui rappelle l’assassin de sa bonne femme ou de son voisin mis en prison pour la vie, et le général qui décide de bombarder des civils innocents décoré par le Président...
Tout est miné dans cette histoire, Matzneff va déguster pour les autres, pour les planqués derrière la ceinture communautaire, une panic room prévue à cet effet. Qui ira dénoncer, à son corps défendant et au risque de sa carrière, le ministre X, le chef d’État Y ou la star Z qui s’amusent dans des lieux hypersécurisés avec des mineurs ?
Pourtant, on a vu avec la tentaculaire affaire Epstein que des grands noms de l’hyperclasse pouvaient non pas tomber, mais être nommés. Il faut pour cela des évidences telles que le doute n’est plus permis, malgré la propagande défavorable de la presse mainstream qui n’aime pas qu’on abatte ses idoles, ses Clinton, ses Andrew, ses acteurs fétiches (le fils Sheen), ses violeurs en série dans des îles, des caves... À côté, et ça ne l’absout en rien, le Gabriel est un petit bras, un amateur de gonzesses... amateur, un arbrisseau de la baise pré ou post-pubère qui cache la forêt de l’impunité des puissants.
Autres temps, autres mœurs
La Petite de France Gall avec Maurice Biraud...
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