Le conseiller du président américain avait jusqu’ici accès aux informations classifiées les plus sensibles de la Maison-Blanche.
C’est dans un mémo reçu vendredi que Jared Kushner a appris qu’il perdait son droit d’accès aux dossiers les plus confidentiels de la Maison-Blanche. Mari d’Ivanka Trump, la fille aînée du président américain, Jared Kushner, 37 ans, a joué un rôle central dans la campagne de son beau-père. Devenu un conseiller influent, il est notamment en charge du dossier sensible sur le processus de paix au Proche-Orient. Une mission d’autant plus délicate que l’exécutif américain vient de lui retirer son droit d’accès aux documents classés « top secret ».
Il avait jusqu’ici accès à ces informations à titre temporaire. Or la Maison-Blanche a décidé de revoir en profondeur les procédures en place, après les révélations sur Rob Porter, un autre conseiller proche de Donald Trump. Ce dernier a travaillé pendant des mois au plus près du président sans pour autant avoir obtenu de feu vert à l’issue des vérifications auxquelles doivent se soumettre tous ceux qui ont accès à la « West Wing », l’aile ouest de la Maison-Blanche, qui abrite les plus proches collaborateurs du Président.
Donald Trump, qui avait pourtant le pouvoir de donner à Jared Kushner une autorisation permanente, a préféré s’en remettre à son chef de cabinet, John Kelly. Vendredi, jour de la parution du mémo, le Président faisait encore l’éloge de son gendre, affirmant qu’il faisait un « travail remarquable ». Il déclarait également n’avoir « aucun doute » sur le fait que le Général Kelly prendrait la bonne décision.
[...]
Reste que cette décision intervient à quelques jours d’une visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou prévue le 5 mars, et soulève ainsi la question de l’aptitude du gendre de Donald Trump à mener à bien les négociations extrêmement difficiles au Proche-Orient.
[...]
Selon le Washington Post, ce sont les contacts de Jared Kushner avec certains responsables étrangers qui ont suscité des inquiétudes au sein de la Maison-Blanche. Il aurait parfois agi sans en informer le Conseil de sécurité nationale (NSC), au grand dam du général H.R McMaster, qui le dirige. Plusieurs officiels au sein de l’exécutif se sont aussi inquiétés de l’influence dont disposeraient certains interlocuteurs étrangers sur « Jared » en raison de son absence totale d’expérience diplomatique mais aussi de ses difficultés financières et des zones d’ombre entourant certaines de ses affaires.