La Russie, l’Iran et la Turquie ont renforcé leur coopération politique et militaire dans le but de lutter contre l’État islamique (EI, Daech) et de résoudre la crise syrienne. Voici trois raisons pour lesquelles cette coopération est prometteuse.
La semaine dernière, Téhéran a permis à Moscou d’utiliser sa base aérienne de Hamadan pour ravitailler les bombardiers chargés de frapper des cibles terroristes en Syrie, principalement à Alep, un pas sans précédent dans l’histoire moderne de l’Iran. D’un autre côté, la Turquie, qui a lancé le processus de normalisation des relations avec Moscou après une grave crise entre les deux pays, cherche à coopérer avec la Russie dans tous les domaines, y compris militaire. Le journal China Youth Daily cite trois raisons qui pourraient expliquer l’amélioration de la coopération entre les trois pays.
Premièrement, si la Russie, l’Iran et la Turquie joignent leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme, cela augmentera leurs capacités de vaincre Daech. En outre, ils feront comprendre aux États-Unis, à l’Europe et aux pays proche-orientaux qu’ils sont les acteurs principaux en Syrie. « Toute tentative politique, économique et militaire de résoudre la crise en contournant Moscou, Téhéran et Ankara est vouée à l’échec », note le journal.
En second lieu, l’alliance offre une occasion d’exercer une pression sur l’Arabie saoudite, l’allié le plus proche de Washington au Proche-Orient. « Auparavant, l’Arabie saoudite et ses amis dans le golfe Persique essayaient d’utiliser la crise syrienne dans le but de saper les affaires intérieures de l’Iran. Grâce à la coopération avec la Russie et Turquie, l’Iran envoie un message fort à Riyad, lui conseillant de ne pas se mêler de ses affaires intérieures », indique l’édition.
Et troisièmement, l’alliance forcera les États-Unis, l’Europe et l’OTAN à revoir leur stratégie au Proche-Orient. Bien que l’Occident ait essayé de s’ouvrir à la Turquie et à l’Iran, les deux pays semblent avoir opté pour des relations plus étroites avec la Russie.
Le journal qualifie ce processus d’étape logique, ajoutant qu’il est toujours difficile de savoir si les États-Unis et l’Europe sont prêts à accepter le virage d’Ankara et de Téhéran en faveur de la Russie.
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