C’est bien méconnaître les événements de 68 et ses coulisses que d’accuser de Gaulle d’incompetence. Il faut bien se pencher sur le comportement des uns et des autres pdt les troubles, pour comprendre ou se situaient les enjeux. Ce n’etait pas simplement une question de trouble à l’ordre public, ou encore de renversement sociétal, mais surtout d’atteinte à l’autorité de l’etat et au delà à la légitimité gaullienne. Les Cohn Bendit voulaient le descendre, lui, les revendications n’etaient que des prétextes. Aussitôt satisfaites, ils en avançaient d’autres tout aussi loufoques, improbables, surtout utiles à ridiculiser celui qui les satisfesait. De Gaulle l’avait immédiatement compris, son administration non, elle était trop habituée aux mesurettes indolores qui préserve la cote de popularité, et donc la réélection. Pompidou a manœuvré entre ces deux pôles, rassemblant par un discours de tempérance les peureux, forçant la main à de Gaulle par un chantage, il imposait ainsi a l’etat une politique ridicule qui allait forcément ternir la stature gaullienne. Et il le savait, c’etait délibéré.
La fuite de de Gaulle ne fut pas un coup de déprime comme on l’a dit, ou une tractation secrète avec l’urss (quoique... ;)) mais un moyen de renverser le jeu, de reprendre la main en exposant Pompidou face aux événements. Il a paniqué puis s’est soumis. Mai 68 a aussi donc été une fronde.