RT France et Frédéric Taddeï ont organisé le 3 octobre de cette année un débat équilibré sur l’immigration intitulé : « L’immigration nous apporte-t-elle enrichissement ou appauvrissement ? » Ce n’est certainement pas en 58 minutes que cette problématique complexe pourra être résolue mais l’avantage d’Interdit d’interdire, c’est qu’on n’y joue pas les petites musiques mainstream habituelles. Le taux de désinformation par rapport aux émissions qu’on peut trouver sur le service public audiovisuel, encore sous-tendu par les obligations de propagande oligarchique, y est largement moindre.
« Frédéric Taddeï reçoit Pierre Jacquemain, rédacteur en chef de Regards Médias, Djordje Kuzmanovic, orateur de LFI et analyste en géopolitique, Élisabeth Lévy, directrice de la rédaction de Causeur.fr et Laurent Pahpy, entrepreneur membre de l’IREF. »
Si nous posons d’emblée la question de la disparition de la gauche humanitaire naïve et/ou complice sous l’effet du choc migratoire, c’est parce que la gauche française a littéralement explosé en moins de trois ans. Certes, ses fondations étaient vermoulues, mais il fallait encore le coup de pied final, le coup de grâce.
Il reste bien sûr la gauche dite réaliste, pas celle du traître à la nation Manuel Valls, qui s’en réclamait, mais celle du lieutenant souverainiste de Mélenchon, Djordje Kuzmanovic, dont la mission consiste à ratisser chez les populistes de gauche, et pourquoi pas de droite. Et à droite, c’est la grande trahison na...sioniste !
- Jacquemain l’immigrationniste humanitaire, ou la gauche des valeurs
Dans le rôle du représentant en plateau de la gauche (des valeurs) qui plane, Pierre Jacquemain, rédacteur en chef de Regards médias à l’origine, avec Mediapart et Politis, de la pétition des « 150 » contre le fascisme anti-immigrationniste en France.
Jacquemain à 15’10 : « La question n’est pas une question de frontières… les frontières n’existent pas, il faut arrêter de penser qu’il y a des frontières ! » En regardant son parcours, on comprend mieux cette phrase surréaliste.
« En 2018, Regards lance un appel d’artistes et d’intellectuels à participer à la manifestation du 5 mai, intitulée La Fête à Macron. Signé par une cinquantaine de personnalités, l’appel indique que cette mobilisation "ne doit pas être celle d’une personnalité, d’un mouvement politique ou d’un syndicat. Elle sera, tout simplement, l’occasion pour toutes et tous d’exprimer le refus de la politique libérale et autoritaire d’Emmanuel Macron". L’appel de Regards – qui se veut tout autant "festif que revendicatif", publié dans Libération, est notamment signé par Virginie Despentes, Juliette, Romane Bohringer, Robin Campillo, Guillaume Meurice, Robert Guédiguian, Rokhaya Diallo, Jacques Weber, Thomas Piketty, Ariane Ascaride, Marie Desplechin, Alice Zeniter, Laurent Cantet, Edouard Louis, François Bégaudeau, Lola Lafon, Eva Husson, ou encore Annie Ernaux. » (Source : Wikipédia)
Naturellement, cette mobilisation avait fait un flop monumental. En ce moment, les Français n’ont pas la tête à l’antiracisme version people. Ça n’a pas découragé le gauchiste qui n’arrive toujours pas à admettre la réalité :
À 3’50 : « L’urgence c’est de retrouver un discours de gauche sur la question migratoire. Nous l’immigration, les migrations ne sont pas un problème, ils sont même plutôt une opportunité ou une chance, pour nos pays. »
Et à 4’12 : « Non l’échec de l’Europe n’est pas lié à la question migratoire, l’échec de l’Europe c’est des années et des années de politique économique libérale et que le migrant aujourd’hui arrive comme le bouc émissaire. »
Incroyable. On se demande combien il faudra importer de migrants subsahariens pour que Jaquemain ouvre une paupière. Le grand sommeil socialiste, ce n’est pas une légende. Cet aveugle volontaire nous promet même des lendemains de gauche qui chantent (à 4’23) :
« Aujourd’hui le manifeste sert avant tout à dire que on a les capacités en Europe d’accueillir et donc il faut anticiper et mener des politiques d’accueil, sur le long terme, mais maintenant tout de suite on est en capacité d’accueil…
Face aujourd’hui à cet afflux qui n’est pas un afflux justement de migrants mais qui sera sans doute demain face aux dégâts climatiques qui sont causés par les pays du Nord dont on a une responsabilité nous pays du Nord face au dérèglement climatique mais aussi aux dérèglements géopolitiques, on a une responsabilité d’accueillir. »
- Lévy l’anti-immigrationniste de droite, ou le national-sionisme
La réponse d’Élisabeth Lévy (à 6’02 et à 8’27) ramène le rêveur sur terre : « Le chantage disant aux gens c’est la mort ou l’accueil, c’est quand même un peu faux… On nous demande d’accueillir des gens qui ne sont pas en danger de mort. »
Du côté du libéral globaliste extrême Laurent Pahpy, membre de l’IREF, une officine qui propose carrément d’ouvrir les frontières pour booster le PIB mondial, on plane encore plus haut que Jacquemain, mais avec un prétexte économiste et non plus humanitaire (à 10’15) :
« Il n’y a aucun pays au monde qui a vu ses salaires baisser suite à une vague d’immigration, ça n’existe pas. »
- Pahpy l’immigrationniste ultralibéral, ou la droite du travail
Qui est ce Pahpy ? « Analyste pour l’Institut de recherches économiques et fiscales, Laurent Pahpy a une formation d’ingénieur et d’économiste. Aujourd’hui entrepreneur, il est aussi coordinateur pour le réseau Students for Liberty à Paris. Il contribue pour l’IREF en économie, technologie, agriculture et droit » (Source : IREF).
Bref, l’envoyé d’un think tank mondialiste ultralibéral d’inspiration Hayek, avec un fort relent de Soros derrière.
Après cette bourde monumentale sur la montée des salaires sous la pression migratoire, que ses sponsors ne vont pas manquer de punir en interne, intervention de la branche antimigratoire de La France insoumise incarnée par Djordje Kuzmanovic (à 11’20) :
« Si je peux me permettre un retour sur cette réécriture de l’histoire. Je vous rappelle qu’au XIXe siècle justement les femmes et les petits enfants en bas âge étaient embauchés par les maîtres de forges dans les mines pour faire baisser les salaires des hommes et que ce sont des luttes ouvrières, des luttes syndicales qui ont permis d’élever les salaires de ceux qui étaient bien inférieurs, c’est pour ça que les fileuses étaient des femmes et les enfants étaient dans les filatures. »
- Kuzmanovic l’anti-immigrationniste économique, ou la gauche du travail
Boum, un zéro balle au centre. Kuzmanovic envoie un second missile antilibéral (à 11’48) :
« Juste après la vague migratoire, de réfugiés plutôt, de réfugiés de guerre en 2015 qui venaient de Syrie, au Davos de janvier 2016 Christine Lagarde, directrice du FMI, dit “il faut intégrer, c’est notre devoir philanthropique d’intégrer les réfugiés mais pour se faire, comme ils parlent mal les langues des pays où ils arrivent, on pourrait diviser les salaires moyens par deux”. Et c’est ce qu’a tenté de faire les deux dernières années Madame Merkel avec le patronat allemand. »
Kuzmanovic, à ne surtout pas confondre avec Jakubowicz, rappelle aussi le nombre grandissant de travailleurs détachés qui permettent à nos amis européens de l’Est de venir travailler chez nous en étant sous-payés, car dépendant du régime social de leur pays d’origine. On parle surtout de Polonais (qui étaient 400 000 au Royaume-Uni avant le Brexit) et d’Ukrainiens, où le salaire de base se situe en dessous de celui de la Chine.
Connaissant les arguments des uns et des autres, souverainisme de droite sioniste pour l’une, souverainisme de gauche antilibéral pour l’autre, avec deux rêveurs dépassés au milieu, on va passer directement aux interprétations complotistes de l’émission.
Interprétation non complotiste primaire
Taddeï organise un débat 100% équilibré entre les quatre tendances possibles autour de la question migratoire : deux immigrationnistes face à deux anti-immigrationnistes, et parmi les immigrationnistes, un de gauche libertaire et un de droite libérale, et enfin parmi les « anti » une de droite sioniste et un de gauche antilibérale. Nous avons donc affaire à 50% de propagande et 50% d’antipropagande. Le débat est équilibré, les téléspectateurs feront leur choix en fonction.
Interprétation complotiste primaire
Taddeï invite deux immigrationnistes pour les ridiculiser. Il montre par ce biais son tropisme souverainiste puisque le réalisme penche lourdement du côté de la paire Lévy-Kuzmanovic. Derrière, il y a un intérêt russe évident à mettre en valeur l’orateur de La France insoumise. Faussement neutre, l’animateur organise un débat truqué avec deux puncheurs poids lourds face à deux poids coq.
Interprétation complotiste secondaire
Taddeï invite les quatre branches de la croix centrée sur le problème migratoire mais oublie la tendance, pourtant forte, d’E&R. Kuzma n’est pas en frontal avec la Lévy, ce qui aurait été notre cas. Pas pour des raisons bassement antisionistes ou antisémites, on laisse ces qualificatifs à nos adversaires de bas niveau, mais pour des raisons de stratégie politique.
Quand les journalistes aux ordres des Grandes Gueules de RMC ont posé la question « Soral & Dieudonné » à Taddeï, ce dernier a botté en touche. On voit qu’aujourd’hui, à l’instar du FN dans les années 90 et 2000, nos thèses sont reprises par des représentants politiques plus respectables pour la dominance sioniste, car c’est le cas. C’est une victoire idéologique pour notre camp, mais une défaite économique : La France insoumise vient braconner sur nos terres, et ses croquants récupèrent ce qu’ils peuvent sans aller jusqu’à fâcher le seigneur qui possède le château à côté.
La société médiatico-politique a mis 30 ans à admettre les thèses de Jean-Marie Le Pen sur l’immigration, tout en les rendant siono-compatibles, du moins en essayant. C’est ce qui donne le national-sionisme actuel qui fait feu de tout bois sur toutes les chaînes, dans toutes les radios, et dans tous les journaux : la parole anti-antiraciste a été libérée. La preuve, sur le plateau de Taddeï, un représentant du FN historique – on n’a pas dit du RN – aurait été plus légitime que la patronne de Causeur, avec tout le respect qu’on doit à la madame. Il y a eu substitution, n’est-ce pas. Le camp purement national a été écarté du débat, qu’il a lui-même porté à bout de bras pendant des décennies.
Conclusion générale
L’armée de gauche immigrationniste et dans une moindre mesure la droite libérale ont perdu le combat idéologique, ce qui ne signifie pas leur élimination politique : la gauche Bisounours se fait enfoncer deux coins par les nouveaux souverainismes plus ou moins sionistes de droite comme de gauche. Mais si elle a perdu ce combat, c’est bien parce que l’oligarchie a décidé qu’il était dépassé, pas pour des raisons morales donc. Il est facile en 2018 après ses échecs successifs de démolir la gauche de pouvoir, comme le font un Onfray ou un Michéa. Plus dur est de tenir une ligne qui dénonce le pouvoir oligarchique qui lui n’est ni démocratique ni populaire.
Au final, politiquement, et ce débat l’illustre bien, ce sont les deux segments de la gauche du travail et de la droite des valeurs – toujours pas réunis – qui sortent vainqueurs du choc migratoire.
Non au national-sionisme !
Refusez l’arnaque du national-sionisme
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