« Pauvre et incultivable » dans les années 70, Trémargat, village du Centre-Bretagne aux 200 âmes volontaires, est désormais un objet de curiosité en France et à l’étranger pour son agriculture bio et sa démocratie participative.
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Dans cette commune des Côtes-d’Armor moins peuplée qu’une rame de métro, on ne compte pas moins de 16 associations et 33 entreprises d’agriculteurs, potier, ébéniste, fleuriste, infirmiers, coutelier...
« C’est totalement hors norme », reconnaît Mathieu Castrec, éleveur de 37 ans. Avec 16 exploitations réparties sur 600 hectares, « on a réussi à prouver que nous les arriérés, les néoruraux, on peut travailler sur des petites exploitations et qu’on gagne bien mieux notre vie que la majorité des exploitations conventionnelles qui détricotent l’emploi », estime l’ancien cuisinier en Savoie. « Un joli pied de nez ».
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Le maire y est élu pour un mandat unique. Une seule liste se présente aux élections et le conseil municipal met en œuvre un projet émanant des idées des habitants. « Cela ne veut pas dire que tout est rose », nuance l’élu-éleveur. « On a des forts caractères mais quand les choses se posent, on réussit à dépasser les tensions ».
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« Il n’y a rien d’alternatif. On remonte nos manches et on travaille ensemble », explique Marie-Noëlle, 72 ans. Trémargat est un exemple parmi tant d’autres, assurent ses habitants dont certains se lassent d’être pris pour des « modèles ». Des bus entiers d’élus nationaux et étrangers font le déplacement, même des cabinets d’experts scrutent cet art de vivre.
S’il fait bon vivre dans ce village qui a gagné 50 habitants entre 1990 et 2018, cela n’a pas toujours été le cas. Alors que les campagnes du Centre-Bretagne se vidaient, une poignée de jeunes couples décident d’y poser leurs valises dans les années 70, soutenus par les « vieux autochtones restés ».
« On ne se connaissait pas mais on avait envie de travailler ensemble, parce qu’il fallait des coups de main pour créer les hangars, les maisons et puis on avait tous des idées écolos », témoigne François Salliou, arrivé en 1976 avec sa compagne Hamida. « On nous disait : “Malheureux que vous êtes, vous allez crever de faim, la terre est mauvaise, en pente avec des cailloux”. On a pris ça comme un défi », sourit le producteur de lait à la retraite convaincu qu’« il n’y a pas de désert mais des territoires sans projet ».
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Un documentaire centré sur l’histoire de la revitalisation du village :
Un documentaire en breton sous-titré en français !