Egalité et Réconciliation
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Toutes les condamnations à mort ne sont pas aussi graves…

Nombre d’entre vous ont sans doute entendu parler, ces dernières semaines, de Sakineh. Cette iranienne, dont les médias nous relatent le triste sort en ne citant familièrement que son prénom, serait emprisonnée à Tabriz, attendant d’être mise à mort par lapidation pour avoir commis le « terrible crime » d’adultère…

Et les commentateurs de gloser ad nauseam sur l’archaïsme de la République islamique d’Iran, sur la dictature rétrograde qui y règne, sur le malade mental qui la dirige, etc.

Pourtant, les faits sont tout autres :

Fin 2006, une femme et deux hommes sont arrêtés en Iran dans une affaire de meurtre. L’un des trois accusés se trouve être le commanditaire du meurtre d’un certain Mohammadi-Ashtiani et cet homme est l’amant de la veuve du défunt. L’assassin est mis en prison et n’est pas condamné à mort, car il bénéficie du « pardon » de l’un des fils la victime. L’épouse, Sakineh Mohammadi-Ashtiani, quant à elle est condamnée à mort par pendaison pour complicité d’assassinat. Aucune déclaration officielle ne permet d’affirmer qu’un autre type de condamnation ait pu exister.

Juillet 2010, dans un contexte de tensions sur la question de la possession et du déploiement de technologies nucléaires par l’Iran, et dans une période de très grande hostilité de l’entité sioniste vis-à-vis de l’Iran, le Human Rights Watch, ONG américaine, dirigé par un procureur de New-York et proche des mouvements sionistes, s’intéresse soudain au cas de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, et parle de lapidation imminente.

En France, Bernard Henry Lévi, dont il est inutile de commenter les affinités sionistes, au point que certain le considèrent comme un sayan (voir sur ce même site l’entretien avec Jacob Cohen sur son livre Le Printemps des sayanim), organise une pétition signée en grande pompe par ses fans dont Ségolène Royal, Jacques Chirac, Valéry Giscard d’Estaing et Carla Bruni, qui engage la France en déclarant sur le site de l’entarté (avec reprise sur celui de Libération et du magazine Elle), « Du fond de votre cellule, sachez que mon mari plaidera votre cause sans relâche et que la France ne vous abandonnera pas ».

Aux États-Unis mêmes, Hillary Clinton monte au créneau et se dit « profondément concernée » par l’affaire.

Un comité international de femmes, rapidement constitué, appelle à manifester dans 100 villes de par le monde contre la lapidation de Sakineh le 28 août prochain.

Etc.

Dans le même temps, tout ce beau monde est resté d’une discrétion totale face à un appel d’Amnesty international en date du 20 août dernier. L’association demandait à la justice saoudienne de ne pas appliquer la loi du talion, après qu’un juge ait condamné un homme ayant entraîné la paralysie d’un autre lors d’une bagarre à avoir sa moelle épinière tranchée par des médecins, ce qui entraînera au mieux sa tétraplégie au pire son décès…

De même, tous ces grands humanistes sont d’une discrétion absolue face au sort de Linda Carty, 59 ans, une citoyenne britannique, vivant aux Etats-Unis, qui doit être exécutée par injection létale dans les prochaines semaines alors qu’elle n’a cessé de clamer son innocence.

De ces trois condamnations, une seule a été mise en avant et une seule est considérée comme inacceptable par les médias et les faiseurs d’opinion. Il est vrai que les juges qui l’ont décidée sont des fonctionnaires d’un pays résistant… Les deux autres condamnations ne comptent pas et doivent être tues. Les juges de l’Empire et de ses alliés ne pouvant pas, quant à eux, se tromper, il convient donc de les laisser faire leur travail sans que l’opinion publique ne s’en mêle.