Depuis plus de huit ans, une guerre mondiale – qui n’est jamais qualifiée de la sorte par nos médias de caniveaux alors que plus de 100 pays y participent pourtant, de manière directe ou/et indirecte – ravage la Syrie.
Le fallacieux prétexte habituel de « guerre à l’encontre du terrorisme mondial » a vécu, quand on sait maintenant que les pays occidentaux au premier rang desquels les États-Unis financent, forment et arment les mercenaires de tous bords à travers des groupes changeant de noms en fonction de l’endroit où ils opèrent, et sans parler de ceux qui se font soigner en Israël.
Le but des assaillants, alignés derrière Washington et Tel-Aviv est clair : tenter de diviser l’unité de la Syrie comme ils l’ont entrepris en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Yémen, et dans ce qui reste de la Palestine injustement volée à ses habitants lors de l’imposition d’un État nommé Israël, pour la contrôler et la dominer.
Les résultats sont effroyables en termes de dégâts sur les populations locales et les infrastructures des pays visés. Des millions de familles parfois démembrées sont brisées, anéanties à jamais, ayant souvent tout perdu, sans même comprendre de quoi elles étaient coupables pour mériter un tel sort. Sinon d’être nées au mauvais endroit au mauvais moment. Seul le lobby de l’armement engrange des fortunes.
Mais les objectifs que s’étaient fixés les criminels en cols blancs des pays qui se sont coalisés pour saccager ces États du Moyen-Orient ne sont pas atteints. Bien au contraire, la résistance, ayant beaucoup appris de ces guerres, s’est progressivement organisée pour être en capacité d’infliger des pertes de plus en plus lourdes à ces agresseurs surarmés qui s’y cassent les dents ou en d’autres mots, s’y ruinent. Entraînant du même coup l’économie de nos pays en austérité depuis les décennies que dure cette politique belliqueuse de nos États dans leur suivisme atlantiste.
De nouvelles solidarités et de nouvelles alliances se sont créées. Au point qu’aujourd’hui, l’on assiste à un renversement des paradigmes. La toute puissance occidentale qui pensait avoir acquis les moyens technologiques d’une domination mondiale sur n’importe quel objectif convoité, se heurte à une résistance plus déterminée que jamais, et n’est dès lors plus capable de gagner les guerres qu’elle entreprend.
En conséquence, dans la guerre coloniale impitoyable que mène depuis plus de 70 ans le régime d’apartheid israélien contre le peuple de Palestine et sa terre, les tensions des derniers mois sont devenues extrêmes, particulièrement dans la bande de Gaza. Quand l’occupant colonial y intervient militairement, la réponse se fait dans les heures qui suivent. Et les moyens utilisés par la résistance palestinienne sont devenus redoutables, au point que le régime israélien tergiverse et ne sait s’il peut se hasarder à une opération de grande envergure, comme il les a multipliées par le passé, sûr de sa supériorité militaire.
L’entité israélienne qui n’a cessé d’agresser ses voisins pour leur voler des portions de territoires au point de s’en faire des ennemis farouches, est aujourd’hui encerclée de toutes parts par ce que l’on appelle l’Axe de la résistance, qui a su s’organiser.
Ce régime colonial temporaire et factice ne doit sa survie que grâce au soutien financier et armé de l’Occident. Non par principe de solidarité mais parce que situé au cœur d’un Moyen-Orient regorgeant d’hydrocarbures, nos pays riches ne pouvant laisser la région aux seuls Arabes, selon les propres dires du criminel H. Kissinger qui mena la politique étrangère des États-Unis pendant des années.
La solidarité et la compassion avec les juifs victimes des nazis, ainsi que l’Histoire sainte n’ont servi que de prétextes pour y associer le consentement populaire, mais ne sont évidemment pas les raisons premières du soutien apporté à ce régime qui peut se permettre ce qu’aucun autre n’oserait même envisager dans le traitement d’une population arabe dont il a la charge dès lors qu’il occupe son territoire illégalement.
L’environnement ayant changé, le régime sioniste n’est plus ce flamboyant David qui pouvait terrasser n’importe quel Goliath qui osait s’y frotter. À ce jour, Israël est entouré de toutes parts par une résistance qui n’a cessé de gagner des points : que ce soit au Liban avec le Hezbollah qui posséderait plus de 100 000 missiles plus précis les uns que les autres et capables d’atteindre les centres névralgiques d’Israël ; que ce soit en Syrie où l’armée fidèle au président al-Assad entend bien récupérer les hauteurs du Golan avec l’aide de ses alliés ; que ce soit en Irak où le régime israélien a tenté d’intervenir et s’est heurté aux Hachd-al-Chaabi, unités bien entraînées et n’hésitant pas à affronter les bases américaines ; et enfin, le Hamas, le Jihad islamique et les différentes composantes de la résistance palestinienne à Gaza, de plus en plus performantes et de mieux en mieux armées. Sans parler des relais en Cisjordanie, ni de la pièce maîtresse derrière tout cela : l’Iran, puissance intouchable au risque d’embraser toute la région avec des conséquences incalculables pour l’ensemble du monde, au premier rang duquel Israël, risquant une vitrification immédiate, et l’Europe voisine dès lors que celle-ci serait entraînée dans ses alliances avec Tel-Aviv et Washington à travers l’OTAN.
Comme le régime israélien a besoin de guerres pour se maintenir en l’état, certains observateurs envisagent une prochaine intervention musclée de l’armée israélienne qui n’a fait qu’essuyer des revers ces derniers mois, sans oser jusqu’à présent franchir le pas d’une nouvelle guerre déclarée [1].
La question pour l’état-major israélien est donc de jauger quel serait le point le plus faible dans ces fronts de résistance auquel l’armée israélienne pourrait se risquer ? La réponse serait sans doute une nouvelle fois Gaza, minuscule territoire sous blocus depuis plus de 12 ans ! Sauf qu’il y a pour Israël une nouvelle inconnue : la résistance de Gaza sera-t-elle comme les fois précédentes, laissée à elle-même ou y aura-t-il une réaction d’alliés des Gazaouis et donc, d’autres fronts auxquels Israël devrait faire face dans le même temps, ce qui paraît impossible pour ses forces armées ?
Déjà certains acteurs expérimentés de l’armée israélienne et du gouvernement préviennent que la résistance à Gaza est beaucoup mieux équipée que lors de la dernière guerre de 2014 et qu’Israël risque d’être atteint en son cœur dans des villes comme Tel-Aviv, Haïfa,… et non plus seulement dans les colonies bordant la bande de Gaza [2].
Les enjeux sont vraiment de taille, pour ne pas dire majeurs : il s’agit ni plus ni moins de la survie même de l’État israélien sous sa forme actuelle. Et au vu des forces en présence, rien ne permet d’affirmer que ce régime survivrait à une guerre d’une telle ampleur.
L’aveuglement de l’idéologie sioniste poussera-t-il ce régime « un pont trop loin » ?