« Il prend ma tête, l’approche de son sexe pour m’obliger à lui faire une fellation. Je le repousse très fort, je l’insulte et je pars en courant
On ne va pas participer à la chasse à courre contre ce pauvre Marchal-Beck, qui va prendre cher pour tous les « DSK » du PS, et il y en a.
On sait depuis perpète que le PS, avec sa forte proportion de militantes – sincères ou ambitieuses – et son féminisme de surface, est une usine à drague et à « baise », dans tous les sens du terme.
Une féministe connue du parti, désormais très en vue, a baisé tout ce qui pouvait lui permettre d’accéder au sommet, d’où elle est en train de rétrograder d’ailleurs.
On pourrait aussi lister les jeunes putains piquées dans le monde du « X » que se tapait ce numéro 2, qui faillit devenir numéro 1, des demoiselles facturées sur le budget maison.
Ou ce hiérarque qui vit passer très près de sa calvitie le boulet de l’affaire DSK, et qui prit ses précautions in extremis pour ne pas se faire poisser comme le goret du FMI.
Mais l’amour physique entre hommes et femmes majeurs et consentants n’étant pas un délit, les femmes qui ont dit « oui » ou « pas non » à Berk sont malheureusement complices de leur situation.
C’est toute la perversité du système de coercition-subornation, de la hiérarchie naturelle inhérente à tout groupe humain (avec le plus agressif ou le plus pervers au sommet de la pyramide), et de la fascination qu’exerce le pouvoir qui neutralise bien des défenses.
Si tu me suces pas c’est que t’es une fasciste (en substance, NDLR)
Une responsable fédérale et membre du bureau national assure avoir été agressée sexuellement en 2011 alors qu’elle faisait un point dans le bureau de Thierry Marchal-Beck. « Il prend ma tête, l’approche de son sexe pour m’obliger à lui faire une fellation. Je le repousse très fort, je l’insulte et je pars en courant », rapporte-t-elle, expliquant que quelques jours plus tard, lorsqu’elle a recroisé son agresseur présumé, il a « fait comme si de rien n’était », lui « claquant même la bise ». (Le Monde du 14 novembre 2017)
Sauf si l’on relit un peu la charte du PS avec son féminisme (soutien des femmes), son pauvrisme (soutien des pauvres) et son faiblisme (soutien des faibles), alors imaginez une militante, jeune, jolie mais pauvre (JJMP), donc sans défense, lâchée dans ce monde de prédateurs de chair fraîche…
Maréchal Berk nous voilà !
On vous laisse finir la scène mentalement et on vous envoie une petite vidéo du Maréchal-Berk en question, qui débat face à Julien Rochedy, qui était alors le président des jeunes FN. Et on écoute bien l’argumentation du harceleur qui piétinait allègrement le règlement du PS…
Le méchant n’était pas celui que l’on croit. Gerbant ce @ThierryMB. N’est-ce pas @JRochedy ? #MJS https://t.co/RnNsb3SYbi pic.twitter.com/wZtq4xHfp9
— Droite Patriote 07 (@Mecdedroite) 14 novembre 2017
Thierry Marchal-Beck, l’ancien président des Jeunes socialistes, harcelait sexuellement les militantes
En pointe dans les combats féministes, le mouvement a pourtant occulté, sinon couvert, les agissements de son ancien président. Symbole d’un système où la parole des femmes était (auto)censurée pour « ne pas nuire à l’orga ».
Personne n’a été surpris. Samedi 21 octobre, Mathilde M., dirigeante nationale du MJS sur le départ, lâche une petite bombe dans son discours d’adieu. Au sous-sol de La Maison, un bar parisien, une centaine d’amis et de militants l’écoutent retracer ses dix ans au service de la cause socialiste. En plein scandale Weinstein, elle transforme son allocution en plaidoyer pour la parole libérée et réclame des comptes à son organisation. Pour Mathilde M., il est « de notoriété quasi publique [qu’un] ancien président est un agresseur multirécidiviste ». Lisant clair entre les lignes, la petite assemblée applaudit. Lourde, la charge est surtout limpide. Elle vise Thierry Marchal-Beck, qui a présidé le MJS de 2011 à 2013.
Jusqu’à ces mots, personne n’avait publiquement accusé l’ancien patron du MJS d’agression sexuelle. Certaines victimes, avec le soutien de camarades bienveillants, avaient pourtant tenté au fil du temps de tirer la sonnette d’alarme. Car ce que tout le monde savait, c’est que « TMB » était un « homme à femmes ». Rien de surprenant ni de répréhensible dans une organisation rassemblant des jeunes dans la fleur de l’âge. Mais pour certaines militantes, qui témoignent aujourd’hui dans Libération, ces relations n’avaient rien de consenti et relèvent de l’acte délictuel. Comment un mouvement progressiste, féministe, prônant le respect de l’autre et la défense des plus faibles a-t-il pu occulter pendant des années les agissements de l’un des siens en totale contradiction avec ses valeurs ?
« Vous couchiez, vous montiez »
Le MJS est un mouvement très personnifié. Il existe principalement à travers son président et non par ses fédérations locales. D’où une surprotection de la personne qui dirige l’organisation, quelle qu’elle soit. « S’attaquer au président, c’est s’attaquer au MJS », schématise un ex-salarié du mouvement. Sûrement, aussi, parce que l’intéressé cachait son jeu. À la manière d’un Cahuzac, ministre grand pourfendeur de fraude fiscale devant les caméras mais détenteur d’un compte offshore non déclaré, Thierry Marchal-Beck a été un grand président féministe du MJS. Capable d’entamer une réunion en lisant la liste des personnes inscrites pour prendre la parole et de piquer une colère s’il n’y avait qu’une femme et 14 hommes. Encourageant ses militants à rejoindre l’association Osez le féminisme ou rappelant les règles sur le consentement sexuel dans le bus roulant vers un congrès ou un rassemblement de jeunes socialistes européens.
C’est pourtant le même qui, lors d’un camp d’été en Croatie en 2012, avait mis en place un jeu avec certains de ses proches. Une sorte de permis de baiser à points.
« Vous couchiez avec un militant, c’était tant de points. Un cadre, c’était plus, un militant étranger plus et le président c’était bingo, rapporte une participante, revenue choquée de Savudrija. Il utilisait son pouvoir de président : vous couchiez, vous montiez dans les instances, c’était le deal. » Pour l’une des huit victimes, « on dit souvent au MJS que nous sommes un laboratoire pour l’avenir. Force est de constater que la jeunesse n’est pas épargnée dans la reproduction des saloperies que peuvent commettre nos aînés ».
Dans cette ambiance mêlant en permanence sexe et politique, la campagne de communication « Socialiste parce que féministe » pendant la présidentielle de 2012 apparaît comme l’hypocrisie ultime.
« Vous êtes supposés vous battre pour ces valeurs d’égalité, de féminisme, et vous voyez que non seulement elles ne sont pas appliquées mais qu’elles sont foulées au pied. C’était un peu schizophrène, se souvient Ada R., ancienne animatrice fédérale ayant tenté de faire bouger les choses à l’époque. Ce paradoxe décrédibilise la parole des victimes et peut les dissuader de parler. » « Si j’avais adhéré au MJS sous sa présidence, je ne serais pas restée : il y avait trop de contradictions entre le message et l’homme, abonde Anouck J., l’une des victimes retrouvées par Libération. Beaucoup de dirigeants du MJS sont irréprochables et proches des valeurs que nous défendions au quotidien, mais lui, il renvoyait une sale image du mouvement. »
« Un très grand mouchoir »
Pendant des mois, les alertes vont sonner dans le vide. Quelques semaines avant le congrès de Strasbourg qui doit introniser Thierry Marchal-Beck en novembre 2011, trois femmes sonnent le tocsin, rencontrant ensemble un membre de la direction du mouvement. « On leur a dit : "Vous ne pouvez pas mettre ce type président, vous allez avoir des frasques tous les jours dans la presse et vous allez salir l’organisation" », se remémore l’une d’elles. À la même époque, le MJS envoie une de ses cadres rencontrer Anouck J., qui a maille à partir avec le futur président. Il s’agit de prendre la température et de vérifier de quoi il retourne. Mais sans le savoir, la direction va désigner pour cette mission une femme qui a elle-même eu affaire à TMB quelques mois plus tôt… « Comment j’ai pu faire ça alors que ça m’était arrivé à moi, je ne sais pas, raconte cette dernière à Libération. J’ai mis un très grand mouchoir sur ce qui m’était arrivé. Je m’entends encore lui dire : "C’est mauvais pour toi, il va être président." »