L’Art se perd en France, dit-on. Pourtant il n’y a jamais eu autant d’enfants dans les cours de dessin. C’est qu’en haut, les autorités culturelles ne prennent pas vraiment la défense de la culture nationale et de la culture classique, que pourtant le monde nous envie. Ce n’est pas pour les saloperies de Kapoor ou les merdes de Koons (louées par l’Anne de Paris, toujours aussi collabo dans l’âme dès qu’il s’agit d’un truc américain ou israélien) que les touristes se déplacent par dizaines de millions en France, mais pour Versailles, nos églises et nos peintres.
L’invasion – on peut même parler de déclaration de guerre culturelle – du pseudo-art américain depuis les années 50 a tout changé, et Paris a été évincé par New York en tant que capitale artistique mondiale. La France avait perdu le Cinéma au profit de l’Amérique après la Première Guerre mondiale, elle perdra la Peinture après la Seconde. Un résumé brutal, sur lequel nous reviendrons dans un dossier complet. Les caves de Beaubourg sont remplies de productions picturales monstrueuses pour lesquelles l’État s’est ruiné en budgets culturels par esprit de soumission et pour le plaisir très privé des réseaux de pouvoir en la matière.
L’art contemporain a alors pu remplacer l’art véritable pour permettre à un groupe oligarchique de spéculer sur des œuvres sans autre intérêt que celui de servir de prétexte à des mouvements financiers. Mais l’art existe toujours, sous les radars oligarchiques, et l’engouement populaire pour le Beau ne s’est pas tari. Malgré tous les efforts des tenants du Système, l’esprit sera toujours attiré par l’harmonie. Il est probable qu’ainsi il entre en résonance avec la copie humaine de sa propre structure. L’homme se cherche et se trouve dans l’Art.
Cette vidéo de 135 minutes (le temps d’un bon gros blockbuster US, qui d’ailleurs marche de moins en moins à Hollywood) permet de rentrer dans un tableau. Certes, il s’agit de La Joconde, qu’on ne présente plus, mais surtout de Léonard de Vinci et de son aspect précurseur dans bien des matières. Vinci s’est directement inspiré de la nature pour ses dessins, peintures et inventions, ce qu’on appelle aujourd’hui la bio-inspiration :
« La nature, tout est là... Scrute la nature, c’est là qu’est ton futur... La nature est parfaite car rien ne manque et rien n’est superflu. »
C’est ainsi qu’en observant les oiseaux, et particulièrement le vol du faucon (dont il détaille le vol avec la précision d’une caméra), en y appliquant les préceptes mathématiques de l’époque, Vinci a conçu les plans d’une machine volante.
Thierry Gallier lit un éloge de Vasari, le peintre et critique d’art contemporain de Vinci :
« Les influences célestes peuvent faire pleuvoir des dons extraordinaires sur des êtres humains. C’est un effet de la nature. Mais il y a quelque chose de surnaturel dans l’accumulation débordante chez un même homme de la beauté, de la grâce et de la puissance. Où qu’il s’exerce, chacun de ses gestes est si divin que tout le monde est éclipsé et on saisit clairement qu’il s’agit d’une faveur divine qui ne doit rien à l’effort humain. Tel fut Léonard de Vinci.[...] Son talent si complet et si puissant lui permettait de résoudre aisément toutes les difficultés qu’abordait son esprit. Sa force physique considérable était unie à l’adresse, l’ardeur de son âme le portait toujours à une royale magnanimité. »
En avant pour un voyage dans le temps et l’esprit...
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