Dans une série de tweets publiés le 7 octobre, Donald Trump a fait part de son souhait de retirer des troupes américaines du nord de la Syrie, en mettant en avant notamment le coût onéreux des opérations militaires américaines dans cette région :
« Les Kurdes se sont battus avec nous, mais ont reçu une somme énorme d’argent et d’équipement pour le faire. Ils combattent la Turquie depuis des décennies [...]. Il est temps pour nous de sortir de ces guerres ridicules et sans fin, dont beaucoup sont tribales. »
« La Turquie, l’Europe, la Syrie, l’Iran, l’Irak, la Russie et les Kurdes devront maintenant résoudre la situation », a aussi tweeté le président américain, après avoir, entre autres, assuré que les États-Unis étaient parvenus à vaincre l’organisation terroriste Daech.
« Quand je suis arrivé à [la Maison Blanche], l’État islamique était en plein essor dans la région. Nous avons rapidement vaincu 100 % du califat », a-t-il déclaré, omettant le rôle prépondérant des autorités syriennes et de leur allié russe dans la lutte contre Daech.
La veille, dans un communiqué, la Maison Blanche avait annoncé que les États-Unis ne participeraient pas à une une opération militaire turque dans le nord de la Syrie. Washington laisse ainsi la Turquie y intervenir contre les combattants des Unités de protection du peuple (YPG), une organisation paramilitaire kurde qui participe à la lutte contre les djihadistes de Daech mais considérée par Ankara comme terroriste.
Elle avait alors précisé que l’administration américaine n’entendait pas assumer le coût de cette opération qui pourrait être « très élevé pour le contribuable américain ». Un argument reformulé, le 7 octobre, par Donald Trump : « Nous nous battrons là où nous y trouvons un avantage, et seulement pour gagner », a déclaré le chef de l’État américain.
Le retrait d’un « tout petit nombre » de soldats seulement ?
Plus tard dans la journée du 7 octobre, un haut responsable américain, cité par l’AFP, a précisé que les États-Unis ne retiraient qu’un « tout petit nombre » de soldats qui étaient déployés en Syrie à la frontière turque, et seulement sur « une toute petite distance ». « Au-delà de cela, notre posture militaire n’a pas changé dans le nord-est [de la Syrie] », a-t-il assuré à des journalistes.
Dans la foulée, le Pentagone a rappelé dans un communiqué que les États-Unis ne cautionnaient pas une « opération turque dans le nord de la Syrie » et a mis en garde Ankara contre « les conséquences déstabilisatrices » que pourrait engendrer une telle opération « pour la Turquie, la région et au-delà ».
Dans la soirée du 7 octobre, le président américain s’est fait encore plus menaçant. Dans un nouveau tweet, Donald Trump a déclaré :
« Si la Turquie fait quoi que ce soit dont j’estime, dans ma grande et inégalable sagesse, que cela dépasse les bornes, je détruirai et anéantirai complètement l’économie de la Turquie ».
Un retrait loin de faire l’unanimité au sein du camp républicain
À peine annoncé, le départ programmé de troupes américaines de Syrie a provoqué des remous chez les républicains – le camp politique du président américain. Considéré comme étant l’un des plus proches sénateurs de Donald Trump, Lindsey Graham a appelé le chef d’Etat américain à « revenir » sur sa « décision ».
« Si ce plan est appliqué, j’introduirai une résolution au Sénat demandant à ce que l’on revienne sur cette décision. Je m’attends à ce qu’elle soit largement soutenue par les deux partis », a prévenu l’élu républicain dans un tweet.
De plus, le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a prévenu qu’un retrait américain « précipité » de Syrie profiterait à la Russie, à l’Iran et aux autorités syriennes. Partant, l’élu de droite a exhorté Donald Trump à « prévenir un conflit important entre [l’]allié turc de l’OTAN et [les] partenaires syriens locaux [des États-Unis] dans la lutte contre le terrorisme ».
Pourtant, une telle décision de Donald trump était prévisible. En juillet 2016, fraîchement désigné pour représenter le camp républicain quelques mois avant l’élection présidentielle américaine, Donald Trump avait tiré à boulets rouges sur la décision de Georges W. Bush d’engager le pays dans une intervention militaire en Irak :
« Après 15 ans de guerres au Moyen-Orient, après des milliards de dollars dépensés et des milliers de vies perdues, la situation est pire qu’elle ne l’a jamais été », avait-il déclaré alors. Et d’ajouter : « [Avant cette période] la Libye coopérait. L’Égypte était paisible. L’Irak assistait à une réduction de la violence. L’Iran était étouffé par les sanctions. La Syrie était sous contrôle […]. L’Irak est dans le chaos », avait-il alors constaté.
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La réaction de BHL, le va-t-en-guerre (pour les autres) ne s’est pas fait attendre :
Le vrai crime de Trump ? Celui qui lui vaudra, non impeachment, mais une place dans les oubliettes de l’Histoire ? Le retrait de Syrie. Ce « Bon appétit messieurs » lancé aux tueurs d’Erdogan prêts à fondre sur les Kurdes. Honte à ce lâchage ! Et pensée pour mes amis YPG et #peshmerga
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) October 7, 2019
Comme par hasard, le lobbyiste ultrasioniste et antifrançais a été immédiatement invité pour donner son avis sur Radio Paris :
.@BHL , face aux USA qui annoncent ne pas défendre les #Kurdes en cas d'attaque #turque : "Il serait navrant que la France regarde, impuissante" #le79Inter pic.twitter.com/SwGiAULL0J
— France Inter (@franceinter) October 8, 2019