Emmanuel Macron en aurait-il trop fait ? Au début de son interview par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel ce dimanche 15 avril, le président de la République a livré sa version des coulisses et des conséquences des frappes aériennes ayant ciblé le programme d’armement chimique de la Syrie, se targuant d’avoir « séparé » la Turquie et la Russie ainsi que d’avoir « convaincu » Donald Trump de maintenir ses troupes sur le terrain. Deux affirmations qui ont suscité pas moins de trois démentis en moins de 24 heures, venant à la fois de Washington et d’Ankara.
« Il y a dix jours, le président Trump disait : les États-Unis d’Amérique ont vocation à se désengager de la Syrie, nous l’avons convaincu qu’il était nécessaire d’y rester (...) je vous rassure, nous l’avons convaincu qu’il fallait rester dans la durée », a d’abord plastronné Emmanuel Macron. Piquant manifestement au vif la susceptibilité de son homologue américain, qui a fait apporter quelques heures plus tard cette précision par la Maison Blanche : « La mission américaine n’a pas changé : le président a dit clairement qu’il veut que les forces américaines rentrent dès que possible ». Et de rappeler que la présence des quelques 2.000 soldats américains sur le sol syrien n’ont qu’un seul objectif : combattre l’État islamique.
Emmanuel Macron a réagi lundi à la rebuffade, assurant que les deux pays ont la « même position » sur la durée de leur engagement militaire dans la région, ainsi que sur son but : « Je n’ai pas dit que ni les États-Unis ni la France allaient rester militairement engagés dans la durée en Syrie (...) La Maison Blanche a raison de rappeler que l’engagement militaire est contre Daech et s’arrêtera le jour où la guerre contre Daech sera parachevée », a-t-il rectifié en marge d’une conférence de presse aux côtés du Premirr ministre de Nouvelle-Zélande à l’Élysée.
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— RMC (@RMCinfo) 15 avril 2018
« Nous attendons des déclarations dignes d’un chef d’État »
Mais après Washington, c’est à Ankara qu’on s’est étranglé en entendant les déclarations d’Emmanuel Macron.
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Sauf que l’annonce fanfaronne du président français n’a pas plu pour autant à la diplomatie turque. Laquelle a mis un point d’honneur lundi à la démentir à deux reprises.