Le 28 juin, Ankara a indiqué avoir procédé à des tirs d’artillerie contre des positions tenues par les milices kurdes syriennes (YPG), dans le secteur frontalier d’Afrin, situé dans le nord-ouest de la Syrie. Et cela, en réponse à des accrochages entre des miliciens kurdes et des combattants de factions de l’Armée syrienne libre (ASL), soutenues par la Turquie, dans la région d’Aazaz. Depuis, la situation est très tendue, au point que la presse turque spécule sur une éventuelle intervention militaire.
Et les propos tenus par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lors du sommet du G-20, à Hambourg, le 8 juillet, confirment une telle hypothèse. « Aussi longtemps que cette menace (kurde, ndlr) perdurera, nous activerons nos règles d’engagement et réagirons comme il convient à Afrin », a-t-il affirmé.
Pour rappel, Ankara assimile les YPG au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste kurde à l’origine d’une sanglante rébellion en Turquie et considérée comme étant « terroriste » non seulement par les autorités turques mais aussi par les Occidentaux.
Seulement, dans le combat contre l’État islamique (EI ou Daech), les YPG ont jusqu’à présent été très efficaces. Constituant l’épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), actuellement en première ligne contre les jihadistes à Raqqa [fief syrien de Daech, ndlr], elles sont soutenues par la coalition anti-EI dirigée par les États-Unis. Et, à ce titre, elles ont reçu des armes et des équipements militaires, ce qui a suscité la colère d’Ankara.
La Turquie « n’autorisera » jamais la création d’un État kurde dans le nord de la Syrie, a répété M. Erdogan. « Nous ne minimiserons jamais les menaces qui pèsent sur notre pays », a-t-il insisté.