En Grèce, de violents incendies ont ravagé le camp de migrants de Moria, sur l’île de Lesbos. Des départs de feu qui pourraient faire suite à des contrôles sanitaires ayant mal tourné après la détection de 35 cas de Covid-19 parmi les migrants.
Lesbos : entre Covid-19 et incendies, l’état d’urgence permanent…
Les habitants de l’île grecque de Lesbos ont une nouvelle fois leur sang-froid mis à rude épreuve. Le tristement célèbre camp de Moria, abritant plus de 12 000 migrants, soit quatre fois plus que ses capacités d’accueil, a été le théâtre d’un gigantesque incendie qui a ravagé les lieux le 9 septembre.
Devant l’ampleur du phénomène, le gouvernement grec a même déclaré l’état d’urgence à Lesbos, une île en première ligne face aux assauts des migrants en provenance des côtes turques.
Quelle est l’origine du sinistre ? Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, qui « a exprimé sa tristesse pour les incidents à Moria » a également sous-entendu que les causes de l’incendie pourraient être expliquées par « des réactions violentes contre les contrôles sanitaires ». En effet, ces contrôles se sont multipliés à Moria depuis plusieurs jours en raison de la détection de 35 cas de Covid-19 parmi les migrants du camp sur les 2000 tests de dépistage réalisés. Entre temps, le camp avait été placé à l’isolement pour une durée de 15 jours. Le Premier ministre a déclaré en outre que « rien ne peut servir d’alibi pour des réactions violentes contre les contrôles sanitaires », et « surtout pour des troubles de cette envergure ».
Grèce : quel dispositif pour les migrants de Moria ?
Mais ces déclarations politiques arrivent un peu tard alors que les autorités grecques doivent faire face un nouveau problème : comment gérer un grand nombre de migrants désormais sans-abri ? Si personne n’aurait été sérieusement blessé lors de ces incendies selon plusieurs sources, le feu a toutefois totalement détruit, entre autres, la partie principale du centre d’enregistrement d’identification du camp selon le ministre adjoint des migrations, Georges Koumoutsakos.
Par ailleurs, les pompiers ont déclaré qu’ils avaient été empêchés d’entrer dans le camp et bombardés de pierres par des groupes de migrants, et qu’ils avaient dû demander l’aide de la police.
Enfin, d’autres sources font aussi état de la volonté d’habitants de Lesbos de protéger leurs villages face à l’arrivée de centaines de migrants ayant fui le camp suite aux incendies. Des autochtones excédés face à une situation délétère perdurant depuis des années. Ces derniers mois, tandis que les autorités grecques tentent de construire un nouveau campement à Lesbos pour remplacer Moria, les habitants ont manifesté leur opposition ferme au projet, affrontant notamment la police pour empêcher la construction de nouvelles structures sur leur île, ce territoire situé aux confins orientaux de l’Europe se dessine à petite échelle le destin de notre Vieux Continent : résister ou disparaître.
La France et l’Allemagne vont accueillir les migrants mineurs du camp grec ravagé par le feu
Angela Merkel a annoncé le lancement d’une initiative franco-allemande afin de permettre l’accueil dans l’Union européenne de migrants mineurs qui se trouvaient dans le camp grec de Moria sur l’île de Lesbos, ravagé par un incendie.
Deux jours après le gigantesque incendie qui a ravagé le camp de migrants de Moria sur l’île grecque de Lesbos, la chancelière allemande Angela Merkel a annoncé le lancement d’une initiative franco-allemande afin de permettre l’accueil dans l’UE de migrants mineurs qui s’y trouvaient.
« L’Allemagne et la France vont y participer, j’espère aussi d’autres Etats membres », a-t-elle déclaré lors d’une conférence à Berlin, estimant aussi que le drame du camp de Moria doit pousser les pays de l’UE à aboutir à une politique migratoire commune, qui « n’existe pas », selon les paroles de la chancelière.
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