“Je déteste la religion musulmane". J'ai connu Thréard sympathique, puis il est devenu un bavard médiatique, un bouffon d'opinion, et maintenant pochtronne à la télé comme au bistro de Dupont-Lajoie où l'on n'aime pas les Bougnoules. Zemmour sans style. https://t.co/eKAEWFaVaN
— claude askolovitch (@askolovitchC) October 15, 2019
Ça tombe de partout ! Zemmour est partout, et il fait des petits. Revenons un instant sur la séance du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté du 11 octobre 2019 et l’intervention du RN Julien Odoul qui a déclenché le barouf actuel à propos du voile...
« Madame la présidente, je vais vous demander, s’il vous plaît, au nom de nos principes laïcs, de bien vouloir demander à l’accompagnatrice qui vient d’entrer dans cette salle de bien vouloir retirer son voile islamique. Nous sommes dans un bâtiment public, nous sommes dans une enceinte démocratique. Madame a tout le loisir de garder son voile chez elle, dans la rue, mais pas ici, pas aujourd’hui. (…) C’est la République, c’est la laïcité. C’est la loi de la République, pas de signe ostentatoire. (…) C’est une provocation insupportable, la vigilance citoyenne, c’est aussi ça, madame la présidente. [...]
On ne peut pas débuter la session par une minute de silence pour les victimes de la préfecture de police et accepter ça. »
Anne-Élisabeth Lemoine, la voix brisée par l’émotion antiraciste, dénonce l’élu RN Julien Odoul, dont nous avons parlé lors de la confrontation avec l’agent oligarchique sous-cultivé Laurence Ferrari :
L’invité s’appelle « BHL », il ne représente rien ni personne mais il est régulièrement invité à la télé, à la radio et dans la presse pour donner son point de vue, que l’on peut résumer par : socialo-sionisme à outrance. C’est, sur le segment sioniste, l’opposé de Zemmour qui lui est national-sioniste. D’ailleurs, les deux hommes vont se rencontrer dans la nouvelle émission de Zemmour sur CNews, dont nous parlerons évidemment, bien que nous ne nous attendons pas à un pugilat réel, tant les deux hommes ont un intérêt commun (qu’il est inutile de nommer).
La polémique du moment rebondit donc avec cette bande de 90 antiracistes de gauche, qui se nomment avec beaucoup de modestie « personnalités d’horizons divers », et qui ont a signé une tribune dans l’inévitable Le Monde, le réceptacle de tous les mondialismes, pour fustiger l’islamophobie ambiante, comprendre la montée du zemmourisme dans l’opinion. Tout est parti de « l’agression » subie par la mère de famille musulmane qui a serré son fils dans les bras alors qu’on lui demandait de retirer son voile dans l’enceinte du Conseil régional de BFC.
Voici trois extraits de cette lettre bouleversante dans laquelle revient sans arrêt le mantra « d’une violence et d’une haine inouïes » :
« Disons-le d’emblée, comme l’a fait savoir, en pleine séance, la présidente du conseil régional : rien, ni dans le règlement ni dans la loi, ne justifiait que cette femme soit poussée vers la sortie de l’assemblée régionale. Elle avait tout à fait le droit d’y être, vêtue de son foulard. Cette scène, ces mots, ce comportement sont d’une violence et d’une haine inouïes. Mais par notre lâcheté, par nos renoncements, nous avons contribué, petit à petit, à les laisser passer, à les accepter.
Ils le sont encore plus pour le fils de cette femme, qui a assisté, impuissant, à l’humiliation de sa propre mère. Devant la haine de l’attaque, il n’a pu s’empêcher d’éclater en sanglots dans ses bras, avant de quitter l’assemblée. Qui se soucie du mal qu’il a subi ? Qui se préoccupe du traumatisme que peut représenter une telle agression dans la tête d’un gamin d’à peine 10 ans ? Quelles seront les conséquences d’une telle humiliation publique si ce n’est renvoyer à cet enfant qu’il demeure un citoyen de seconde zone, indigne d’être pleinement français et reconnu comme tel ?
[...]
Mais ils sont surtout d’une violence et d’une haine inouïes pour cette femme, victime d’un amalgame inacceptable associant la pratique de sa religion à l’attentat de la préfecture de police de Paris. Une femme publiquement piétinée, chosifiée, déshumanisée, devant le groupe d’enfants qu’elle accompagnait bénévolement. Comme si elle pouvait être écrasée, bafouée dans sa dignité, sans que cela ne suscite la moindre indignation collective digne de ce nom. C’est pourtant ce qu’il s’est produit. »
Ensuite la bande d’antiracistes du showbiz et du secteur socio-culturel confrontée à la violence « inouïe » du fasciste raciste demande « où est l’indignation générale ? ». Bonne question, et on vous remercie de l’avoir posée. On précise qu’il n’y a pas eu violence physique, que personne n’est mort et que la tempête dans un verre d’eau est une coutume locale.
Cela n’empêche aucunement les signataires de dénoncer « l’extrême droite » pour la deux cent cinquante millième fois :
« Ne nous y trompons donc pas. L’extrême droite a fait de la haine contre les musulmans un outil majeur de sa propagande, mais elle n’en a pas le monopole. Des membres de la droite et de la gauche dites républicaines n’hésitent pas à stigmatiser les musulmans, et en premier lieu les femmes portant le voile, souvent “au nom de la laïcité”. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, voit ainsi dans le port du foulard par des mères d’élèves accompagnant bénévolement des sorties scolaires, en soutien des équipes enseignantes, du “prosélytisme” et du “communautarisme”. Interrogé par BFM TV sur l’agression de la mère d’élève à Dijon par l’élu RN Julien Odoul, le ministre a certes condamné son comportement, mais a tout de même affirmé : “Le voile n’est pas souhaitable dans notre société”. N’est-ce pas ici l’illustration même d’une stigmatisation assumée jusqu’au plus haut niveau de l’État ? »
La liste des signataires impressionne, c’est le calque des amis de SOS Racisme. Nous avons sélectionné les noms les plus emblématiques :
Kev Adams, humoriste, acteur ; Leïla Alaouf, journaliste ; Hakim et Mustapha Amokrane, artistes membres du groupe Zebda ; Salah Amokrane, responsable associatif ; Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter « Les Glorieuses » ; Malik Benthala, acteur et comédien ; Pascal Boniface, universitaire ; Yassine Bouzrou, avocat ; Amelle Chahbi, comédienne, réalisatrice ; Vikash Dhorasoo, ancien footballeur, parrain d’Oxfam ; Rokhaya Diallo, journaliste et réalisatrice ; DJ Snake, artiste ; Nassira El Moaddem, journaliste ; Dominique Farrugia, auteur, réalisateur et producteur ; Eric Fassin, sociologue, professeur à l’université Paris-8 ; Elsa Faucillon, députée (PCF) des Hauts-de-Seine ; Marina Foïs, actrice ; Sébastien Fontenelle, journaliste ; Geneviève Garrigos, défenseure des droits humains ; Franck Gastambide, acteur ; Christophe Girard, maire adjoint de Paris pour la culture ; Alain Gresh, journaliste ; Faïza Guène, autrice ; Mathieu Kassovitz, acteur et réalisateur ; Kyan Khojandi, auteur ; Tonie Marshall, réalisatrice, productrice ; Guillaume Meurice, humoriste ; Géraldine Nakache, actrice et réalisatrice ; Nekfeu, artiste ; Danièle Obono, députée (La France insoumise) ; Marina Rollman, humoriste ; Céline Sciamma, réalisatrice, scénariste ; Fabienne Servan-Schreiber, productrice ; Alessandra Sublet, animatrice ; Hapsatou Sy, animatrice ; Hélène Sy, présidente de l’association Cekedubonheur ; Omar Sy, acteur ; Amara Sy, basketteur professionnel ; Aïda Touihri, journaliste et productrice ; Rébecca Zlotowski, réalisatrice.
Ces élus du Bien s’adressent directement au Président (c’est la définition du populisme mais on ne va pas compliquer les choses) :
« Nous, personnalités d’horizons divers, unies par la devise de notre République, “liberté, égalité, fraternité”, attachées au principe de laïcité tel qu’inscrit dans la loi, demandons urgemment […] à Emmanuel Macron, de condamner publiquement l’agression dont cette femme a été victime devant son propre fils. »
Après la déclaration du ministre de l’Éducation nationale en faillite Blanquer – « Le voile n’est pas souhaitable dans notre société » –, les signataires se tournent vers le Président au pire moment : Macron a fait une sortie à 180 degrés par rapport à son logiciel sociétal quand il a dénoncé « l’hydre islamiste » pendant l’hommage aux quatre policiers assassinés dans l’enceinte de la préfecture, et appelé les citoyens à construire « une société de vigilance ».
Doit-on se surveiller les uns les autres ? Dénoncer celles qui portent un voile ? Une burqa ?
Le Nouvel Obs rappelle les mots du président de la République face à Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin le 15 avril 2018 :
« Je ne veux pas de loi qui interdise [le voile] dans la rue, ce serait contre-productif. La société, elle n’est pas laïque et doit leur permettre de porter leur voile. Ce que je veux, c’est qu’aucune femme ne soit obligée de porter le voile. C’est une bataille pour l’émancipation ».