Pour les instituts de sondages « nationaux » du lundi 10 avril 2017, dont l’AFP a sorti une moyenne, Macron est au coude à coude avec Le Pen, Fillon est toujours troisième et Mélenchon juste derrière. Et ce mercredi, on apprenait dans Le Figaro que Fillon était « passé » par Mélenchon. Pour l’institut canadien Filteris [1], le tiercé n’est pas le même...
Le dernier tableau de bord mensuel sur la popularité des politiques montre que la popularité de Jean-Luc Mélenchon grimpe en flèche, à 68% d’opinions favorables (+22 points en un mois), d’après un sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio à paraître aujourd’hui. Jean-Luc Mélenchon passe ainsi de la 9e à la première place de ce baromètre d’avril 2017, remplaçant Alain Juppé qui prend la seconde place tout en restant à 60% de bonnes opinions.
Contre Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon est préféré par 51% des sondés contre 46% pour le candidat d’En marche ! Contre François Fillon, il l’emporte encore à 68% contre 29% pour l’ancien Premier ministre. Enfin contre Marine le Pen, c’est toujours Jean-Luc Mélenchon que les Français préfèrent à 68% contre 27% pour la candidate du Front national.
Une montée de Mélenchon qui était en germe dans ce sondage IFOP-Opinion Way :
Macron et Le Pen au coude-à-coude, Mélenchon troisième : le point sur les derniers sondages https://t.co/rDkUMPpVn4 #AFP pic.twitter.com/3ymuoyP4xv
— Agence France-Presse (@afpfr) 10 avril 2017
Cependant, l’analyse Big Data de Filteris Canada qui évalue le poids numérique des candidats nous donne un autre instantané de l’opinion, avec un Mélenchon qui monte, certes, mais qui grignote Macron, et non Fillon :
TENDANCE du 23 février au 10 avril / #poidsnumérique des candidats à la #présidentielle2017 #Buzz #Bigdata pic.twitter.com/XFgoc53QSG
— FILTERIS CANADA (@FILTERIS_CANADA) 10 avril 2017
Le Pen est devant, talonnée par Fillon, Macron est troisième et talonné par Mélenchon. Dans les deux cas il apparaît qu’une union Hamon-Mélenchon au premier tour propulserait le candidat de la gauche plus ou moins socialiste au second tour face à Marine Le Pen ou François Fillon.
Sachant que la majorité des sondages nationaux sont commandés par l’état-major le plus soutenu médiatiquement et financièrement – celui de Macron – on peut penser qu’il y a suspicion de manipulation pour le sondage dans lequel Macron fait jeu égal avec Le Pen.
Dans tous les cas de figure chez Filteris, qui n’a théoriquement pas d’intérêt politique direct en France autre que son intérêt économique à produire du sondage (dont les Français sont friands), Macron n’a jamais été qualifié pour le second tour. Et même, il se fait rattraper par Mélenchon, qui a commencé assez bas au début de l’année 2017, dans les 11-14%. Aujourd’hui, le candidat de la France insoumise (sauf à l’oligarchie mondialiste mais ça n’est pas le débat) n’est qu’à un point du candidat de la Banque et du Média. Ce qui est assez savoureux : ils ont le même employeur, au fond ! Sauf que le premier le cache, l’autre non.
- No comment...
Au-delà de ces calculs qui influencent légèrement le corps électoral – un candidat « battu » artificiellement dans les sondages peut être dépassé par un candidat bénéficiant d’un vote utile au 1er tour – il reste deux inconnues : la moitié des Français qui iront voter n’ont pas fait leur choix, et la peur du vote Le Pen joue encore chez les indécis, grâce au battage médiatique permanent qui a fabriqué un interdit mental. Si Marine Le Pen était traitée médiatiquement à l’égal de Macron, plus personne ne douterait de sa victoire finale. Les médias parlent d’elle pour la faire baisser (voir la fabrication du scandale Vel d’Hiv) tandis qu’ils parlent de Macron – et désormais de Mélenchon – pour le faire monter.
Il faut permettre aux Syriens de se débarrasser eux-mêmes de Bachar El-Assad. #RTLMatin #RTL #Syrie
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 11 avril 2017
On peut donc penser que le brouillage par le système médiatico-politique de la campagne est destiné à désorienter les votes des indécis qui penchent pour Marine Le Pen, afin qu’un réflexe de peur de dernière minute – la théorie du « moindre mal » – joue dans l’isoloir contre la candidate du FN. Pourtant, le peuple français a l’occasion historique de changer son destin, un tant soit peu ; s’il ne le fait pas, il sait à quoi s’attendre : la dévaluation définitive de la France. C’est la responsabilité de ce changement qui fait peur, au peuple français et à ses élites. Mais il ne s’agit pas de la même peur : peur de gagner pour le premier, peur de perdre pour les seconds. Pourtant, par le passé (1981), le peuple français a montré qu’il était capable de prendre la responsabilité d’un changement.