Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

Bonus love : Simon Liberati & Clara Benador

On se disait, une bordée de prix littéraires sans livre sur la Shoah, quelque chose ne tourne pas rond chez les jurés français (d’ailleurs, ceux du Goncourt ont été accusés d’antisémitisme par l’ambassade d’Israël). Les jurés du Femina, qui distribuent en fait trois prix (ça permet de vendre trois Femina un mois et demi avant Noël) ont retoqué cette injustice et rétabli cette tradition, en attribuant à l’inoubliable Annette le « Femina essai » pour son bouquin sur le destin de sa propre famille.

« À cause de mon travail, on rabat ce livre sur la Shoah. »

 

On commence par l’intro du Point, le canard où BHL livre chaque semaine son bloc-notes va-t’en-guerre :

On ne compte plus les ouvrages d’Annette Wieviorka consacrés à la Shoah, aux camps d’Auschwitz, de Drancy. Pas une fois, elle n’y avait évoqué le destin des siens. « L’histoire de tous plutôt que celle des miens : l’évitement du “je” au profit du “nous” », écrit-elle à la fin de Tombeaux, primé ce lundi par le prix Femina 2022.

Annette livre le pourquoi de ce livre personnel quand on est une grande spécialiste de la Shoah et des camps :

« Cette connaissance fine de la topographie des camps combinée aux centaines de témoignages de survivants que j’ai enregistrés ou lus, dont j’ai parfois écrit la préface, auraient dû combler le vide creusé par la disparition des miens et me permettre d’imaginer leur sort. Il n’en est rien. » Un temps pour les autres, un temps pour les siens.

Il y a des millésimes où beaucoup plus de prix ont été attribués à des livres traitant de la Shoah. Cette année, ce sont plutôt les souffrances des femmes qui sont à la mode, un peu comme les films LGBT trustent les récompenses à Cannes (et plombent les entrées dans les salles) depuis quelques années. On voit que certains secteurs de la culture sont l’objet d’une espèce de privatisation par des communautés plus ou moins victimaires. Par exemple, la danse est en train d’être bouffée par le lobby LGBT qui place ses membres un peu partout au détriment de la compétence et de la tradition. Un jour, l’école de danse classique française s’effondrera. Pour l’instant, elle tient encore tête à l’école russe, mais ses jours sont comptés.
Pour la littérature, c’est foutu (on parle de la littérature mainstream) : il n’y a plus que du bien-pensant, du woke, de la pleurniche, du moi-je, un narcissisme qui éloigne le lecteur. Ces minorités agissantes ont mis la main sur les secteurs culturels et fait fuir le grand public. On a beau dire, les livres se vendent moins.

On parlait de pleurniche, regardez la fournée 2022 : le pix FNAC 2022 est attribué à Sarah Jollien-Fardel (toujours ces noms à tiroirs de femmes « indépendantes » qui ne veulent plus prendre le nom de leur mari ou de leur ex mais qui le gardent pour faire noble) pour son bouquin sur la brutalité du père. Elle est éditée chez Sabine Wespieser :

Dans ce village haut perché des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tôt à esquiver la brutalité perverse de son père. Si sa mère et sa sœur se résignent aux coups et à la déferlante des mots orduriers, elle lui tient tête. Un jour, pour une réponse péremptoire prononcée avec l’assurance de ses huit ans, il la tabasse. Convaincue que le médecin du village, appelé à son chevet, va mettre fin au cauchemar, elle est sidérée par son silence.
Dès lors, la haine de son père et le dégoût face à tant de lâcheté vont servir de viatique à Jeanne. À l’École normale d’instituteurs de Sion, elle vit cinq années de répit. Mais le suicide de sa sœur agit comme une insoutenable réplique de la violence fondatrice.

 

On s’est un peu trompés dans l’intro parce qu’on a oublié le prix Décembre, qui n’est pas le plus majestueux, et qui a été accordé à Lola Lafon pour son histoire où elle passe une nuit dans le musée Anne Frank, « un récit introspectif d’une beauté sidérante, hommage à la jeune martyre juive et à tous les “absents”, victimes de la barbarie des hommes », selon Les Échos. Pour ceux qui ne connaissent pas Lola, voici le résumé de Wikipédia : « une femme écrivain, chanteuse, compositrice, féministe et libertaire française ». Carrément une multi-génie, une Léonarde de Vinci du XXIe siècle. Féministe et libertaire sont ici deux qualités, deux métiers, deux arts, hein.

 

 

On arrête là et on résume les prix littéraires 2022 : des femmes en souffrance, des pères ignobles, des nazis, heureusement, il reste le Renaudot de Simon Liberati, qui parle d’une merveilleuse histoire d’amour entre un vieil homme et sa belle-fille de 50 ans sa cadette. Une situation à peine romancée puisque Liberati a eu, après sa rupture d’avec sa compagne Eva Ionesco, qui l’a très mal pris (il y a eu embrouille au couteau et procès), une liaison avec son ex-belle fille, qui « écrit » elle aussi.

On a retrouvé l’image de ce couple glamour, qui montre que l’amour peut triompher de tout, et de toutes les différences, d’âge, de confession, et aussi merde à l’inceste, quoi : Woody Allen a bien choisi de prendre pour femme sa fille adoptive.

 

 

JPEG - 63.7 ko
En 2019, la petite famille était unie

 

Ensuite, Clara s’est émancipée.

 

 

Ah, le mot de la fin au prix de l’Académie française attribué à Giuliano Da Napoli pour son Mage du Kremlin (ça sent le Raspoutine de Poutine), un livre évidemment sur le méchant Poutine. D’après les observateurs, c’est ce livre qui aurait dû avoir le Goncourt à la place du Brigitte Giraud qui parle de son mec mort (là pour le coup c’est un livre d’amour et pas de détestation pour les hommes, ça change).

On appréciera la question de l’animateur à propos de l’auteur qui ferait « preuve d’une forme de complaisance envers Vladimir Poutine ». On est bien en France, sur un média mainstream...

 

L’effondrement culturel, sur E&R :

 






Alerter

32 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

Afficher les commentaires précédents
  • #3060118
    Le 8 novembre 2022 à 12:26 par anonyme
    Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

    Quand cesseront-ils de nous les casser avec leur nombril ?

     

    Répondre à ce message

    • #3060176
      Le Novembre 2022 à 15:30 par anonyme
      Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

      BHL pourrait vous répondre au sujet de cette quantité de livres shoatiques en paraphrasant le père Le Pen, qui disait qu’il en va de la place des pédés dans la société comme du sel dans la soupe : sans sel c’est fade, et quand il y en a trop c’est imbuvable !

       
  • #3060135
    Le 8 novembre 2022 à 13:06 par flash gordon
    Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

    Faute arrêter le GHB, Clara, ça rend stone.

     

    Répondre à ce message

  • #3060161
    Le 8 novembre 2022 à 14:16 par ursus
    Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

    Un rapport familial avec le sociologue Michel Wieviorka ?
    Pendant qu’on y est, autant que la "famille" en profite..

     

    Répondre à ce message

  • #3060182
    Le 8 novembre 2022 à 16:00 par goran
    Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

    Dans la famille Wieviorka, il y aussi Michel et Olivier. On ne rigole pas !

    Annette : historienne de la tristesse, du ressentiment, de la souffrance... Je ne sais pas, vous, mais moi tout ce pathos me donne envie d’écouter Fernandel !

     

    Répondre à ce message

    • #3060284
      Le Novembre 2022 à 20:10 par Lardenoy
      Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

      Je suis d’accord sur la tristesse et le ressentiment : ils ne veulent pas tourner la page ; j’ai rencontré Annette Écureuil
      ( Wieviorka en polonais) à Paris, il y a 20 ans dans le cadre de ses recherches. Je m’intéressais alors à un frère de mon grand-père, déporté fin avril 44 pour Birkenau dans le même convoi que Robert Desnos et j’ai alors lu pas mal de ses bouquins.. Wieviorka, c’est " LA" grande référence concernant Auschwitz Birkenau depuis l’origine de la caserne polonaise jusqu’à l’usage muséal qui est fait du site et des problèmes de simple conservation qu’il pose actuellement.
      J’ai également vu pas mal d’émissions ou interviews ou A. W. intervenait : je l’ai toujours trouvée très morbide, pleurnichant et braquant le devoir mémoriel presqu’uniquement sur les Juifs. Remarquez qu’on ne parle désormais que très rarement des nombreux prêtres catholiques déportés à Dachau et jamais des membres de la famille de Habsbourg ( les orphelins de Sarajevo), autrichiens catholiques, qui y furent internés.
      Le musée d’Auschwitz a répondu à mes demandes : je sais exactement dans quel kommando fut affecté mon grand-oncle, ses pathologies lorsqu’il fut placé au " Revier" (infirmerie mouroir), pourquoi il mourut assez jeune (62 ans, en 1968, année de mes 11 ans) mais j’intègre ses souffrances et sa destinée à un moment précis de l’histoire européenne... La plaie est refermée car, pour moi, de blessure il n’y a pas eu : je n’ai pas souffert directement de ces horreurs. En écoutant A. Wieviorka j’ai souvent eu ce malaise : continuons à "touiller du cadavre", le filon est bon et assure notre statut de fils et filles de victimes .
      Le chrétien que je suis aime la Vie, croit à la Résurrection, à la Joie et à la paix après l’épreuve mais les historiens d’Auschwitz sont à jamais pétrifiés dans la posture de " l’horreur qui rapporte "...

       
  • #3060194
    Le 8 novembre 2022 à 16:26 par abruti
    Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

    Irina Ionesco photographiait Eva gamine et à poil, elle l’a même offert à Polanski qui l’a refusé : "Trop jeune" . Eva adulte poignarde son mec pédo . Clara Ionesco baise avec ce vieux . 3 générations de traînées . C’est "l’élite" .

     

    Répondre à ce message

  • #3060316
    Le 8 novembre 2022 à 21:18 par Nicolas
    Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

    Ressasser n’est jamais bon. Il faut parfois savoir tourner la page d’un vécu douloureux. Chacun porte sa croix...’fin j’veux dire...son fardeau. S’épancher à ce point sur les cicatrices d’une plaie refermée il y a quelques temps maintenant (disons que c’est pas.une paille en termes d’années), cela frise l’indécence. Bien entendu c’est leurs choix (comme il y avait c’est mon choix à la télé), à ceux qui persistent à vivre et revivre un passé qui n’est bien souvent pas directement le leur. Une vie par procuration en somme. Seulement il y a comme un dédoublement troublant dans cette histoire éternellement contée, et éternellement comptée. Y a aussi le comté mais cela n’a rien à voir, c’est du fromage. Quoique...remarque...fromage... Et dessert. Soit un bon gâteau à partager. Houla...qu’est-ce que je dis moi, ’fin... qu’est-ce j’écris....

     

    Répondre à ce message

  • #3060342
    Le 8 novembre 2022 à 22:33 par Tolstoïevski
    Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

    The Shoah must Go On !

     

    Répondre à ce message

  • #3060374
    Le 9 novembre 2022 à 01:04 par Charlie (but I’m not !)
    Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

    "Depuis le 24 février dernier, on cherche à comprendre ce qui a pu pousser Poutine à lancer ses blindés sur l’Ukraine". Ah bon, parce qu’il ne le sait toujours pas, le Guiliano Da Empoli ?!? C’est pourtant pas compliqué : 1- Porter secours aux populations russophones du Donbass qui se font bombarder depuis 2014 ; 2- Non-respect des accords de Minsk par Kiev ; 3- Faire comprendre à ces va-t-en guerre de l’Otan qu’ils peuvent remballer leurs missiles à têtes nucléaires qui sont, de facto, une menace pour la Russie. Voilà, c’est pas très compliqué, quand même, merde !!!

     

    Répondre à ce message

  • #3060392
    Le 9 novembre 2022 à 06:11 par Souffre Rance
    Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

    Question : pourquoi on ne parle que de la souffrance des mêmes ?…

    … et jamais de ce qu’a fait par exemple mon arrière grand père qui lui n’a pas fait que souffrir ?….
    Une suggestion ?

     

    Répondre à ce message

  • #3060507
    Le 9 novembre 2022 à 12:09 par Alençon
    Shoah : prix Femina essai pour Tombeaux d’Annette Wieviorka

    c’ est la même différence entre les homos et les gays.. ceux qui l’ ont pas choisi et ceux qui s’ en réclament !
    c’ est sûr que ceux qui ont été dans des camps , non seulement ils ne l’ ont pas choisi ; mais en plus , remuer toute cette merde pendant 70ans pour s’ en gargariser.. quelle indécence tout cet opportunisme , ce narcissisme affectif finalement .
    pour moi , la plus grande tragédie humaine concernant mon peuple et pays , c’ est 14/18.. et de très loin devant les autres drames collectifs .

     

    Répondre à ce message

Afficher les commentaires précédents