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Simon Liberati, prix Renaudot 2022 tout seul, sans la réécriture d’Alain Soral

 

2005 : Alain Soral sur Simon Liberati et Beigbeder

 

Les journalistes mainstream se sont pâmés, normal : le livre d’un poète maudit de théâtre qui écrit sur les Stones, soit le look sans le contenu – une vie dure dont personne ne voudrait, mais source de véritable inspiration – même si ça a 50 ou 60 ans de retard (Kerouac, Bukowski), c’est suffisant pour le milieu littéraire français, qui a glissé dans le Annie Ernaux et le Brigitte Giraud, le Nobel pour l’une, le Goncourt pour l’autre.

 

Ernaux, c’est la bourgeoise égocentrique qui nous tanne avec son œuvrette de Balzac de sous-préfecture, Giraud, c’est la dame qui raconte sa vie après la mort de son mari en bécane. Rien de littéraire là-dedans, que du fait divers féministe, pas étonnant, au milieu de tous ces non-sujets, que le poète-maudit-alcoolique de service rafle un prix complètement démonétisé. Lui aussi fait dans l’ego trip, mais avec un petit rôle de composition, c’est moins féminin.
Au fait, le Renaudot, c’est le prix attribué par Renaud, le chanteur tombé dans l’alcool et le sionisme ?

Écoutez, par le gratos 20 Minutes, le pitch de ce livre déchirant :

Un écrivain septuagénaire abîmé par la drogue et l’alcool renoue avec le feu sacré en écrivant un scénario de série sur les Rolling Stones (époque 1967-1969) tout en entretenant une relation passionnée avec sa belle-fille, nettement plus jeune que lui [de 50 ans, NDLR].

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Simon pose ici avec sa compagne Eva Ionesco, qui n’est pas sa belle-fille (plus jeune de 50 ans) dans le livre

 

Ouah, du rock, du people, de l’inceste et de l’alcool. C’est vraiment très maudit, la bourgeoisie va trembler. Il y a même un critique qui ose une explication de haut vol :

« Simon Liberati trouve des ponts des communs entre la vieillesse vouée à l’échec de son personnage et le mal-être du guitariste Brian Jones mort en 1969 dans des circonstances troublantes », écrit-il. Deux êtres torturés par la peur de la perte de l’autre.

Là, comme dirait Mbappé, on n’a plus les mots. À la vérité, car on vous la doit, on n’a pas lu le livre, on préfère relire un vrai livre rock (définition : dérangeant, violent) comme Pimp ou un bon vieux Himes, sinon du Thompson. Ensuite, si la définition de rock comme adjectif a changé, il faut nous prévenir. Si Liberati est rock, alors les autres sont quoi ? Ernaux est disco ? Et Iceberg Slim ?

Une chose est sûre, un tel pitch qui sent la fin du voyage ne peut venir que d’un esprit vide, comme la bouteille du même nom. La civilisation littéraire du moije a fait beaucoup de mal au lectorat, qui a été noyé sous un flot de vies inintéressantes au possible. Normalement, le livre doit vous envoyer dans une vie autre, une pensée autre, quelque chose d’original, pas la pâle copie des fantasmes générationnels validés par la socio-culture. Autre chose, qui est sûre, Soral n’a pas réécrit l’ouvrage, sinon il aurait été ou interdit, ou bloqué dans le processus de sélection du Renaudot.

Devoir de mémoire

On vous reporte à cet article publié en août 2007, inspiré par L’Organe de l’époque, un webzine qui était, comment dire, assez rock. Alors que l’article de L’Organe racontait par le menu les réécritures du livre de Liberati, celui d’Alexandre Anizy ajoute la petite hypocrisie d’André Rollin, le critique littéraire du Canard enchaîné, vous savez, ce journal qui a refilé 3 millions sur 20 ans à la femme d’un dessinateur pour un emploi fictif, et qui sous-paye ses pigistes.

Le commerce des livres va battre son plein à l’automne. Nous y verrons malheureusement des choses affligeantes, dont nous avons eu un avant-goût cette semaine. En effet, l’article de M. André ROLLIN dans le Canard enchaîné du 15 août nous laisse perplexe : alors qu’on annonce 727 romans pour la rentrée, ce critique littéraire choisit de parler du dernier bouquin signé par Simon LIBERATI.

Après avoir présenté le sujet du roman, André ROLLIN commente : « Ce roman tout foutraque a quelque chose comme une lumière (…). (…) Peu banal, ce (bip…) va faire grincer des dents, va briser la bien-pensance décontractée : finalement, c’est un long poème plein d’éclairs et de grimaces. » « (bip…) ce n’est pas rien ! ».
Plutôt sympathique la critique !
M. André ROLLIN a pignon sur rue. Un professionnel comme lui ne peut pas ignorer certaines informations publiques : Simon LIBERATI a signé un 1er roman (corrigé pour certains, réécrit pour d’autres) avec l’aide d’un « nègre ».

Rappelons les choses publiées sur la Toile et à notre connaissance jamais démenties.

Comme le roman « Anthologie des apparitions » de Simon LIBERATI fut d’abord refusé, il appela Alain SORAL pour corriger son texte. SORAL proposa la version 2 à Flammarion, plus susceptible de toucher le grand public, via Stéphane Million de la revue Bordel. Frédéric BEIGBEDER accepta de le publier sans être informé de l’épisode « amélioration du texte ».
Alors quand Alain SORAL demanda à BEIGBEDER, en guise de remerciement, une promotion (i.e. une louange dans un article de presse) pour son livre « Misères du désir », l’ex-animateur de « l’Hyper show » le prit mal : cela donna, dans l’hebdomadaire "Voici", « 5 raisons de plaindre Alain SORAL ». Ce n’était pas vraiment le coup de projecteur attendu.

Alain SORAL, invité deux mois après à une soirée de la revue Bordel par Stéphane Million, rencontra BEIGBEDER et... le gifla en public.
Tragique méprise ! LIBERATI s’était bien gardé de médiatiser la honteuse séance de réécriture.

Le roman de LIBERATI eut un beau succès d’estime à la rentrée 2004 : il fallait voir les critiques du côté du Nouvel Observateur et de Libération, aidées ( ?) par un passage bukowskien (i.e. le jeu d’un écrivain bourré) dans l’émission de Thierry ARDISSON.

Heureusement, le magazine "Complément d’enquête" de Benoît Duquesne va dresser un portrait de SORAL en éminence antisémite du comique DIEUDONNé (lundi 20/9 France2, 23h05). LIBERATI respire : il a eu politiquement raison de trahir Alain SORAL.

Jean ROUZAUD, sur les ondes de radio Nova le 20 septembre à 18h20, décrétait que « ce roman interlope est génial » après avoir rappelé les « bons conseils d’Alain SORAL », ce qui fit perdre la voix à Simon LIBERATI.

À quoi tient la carrière bien bourgeoise d’un auteur rock...

L’interview rock en fauteuil de Simon

 

Liberati, sur E&R

 






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26 Commentaires

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  • Arf ! voila Simon Liberati bien habillé pour l’hiver.

     

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  • "Il a fait prout"

     

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  • #3058254

    Donc si j’ai bien compris le type se tape sa belle-fille, c’est à dire la femme de son fils ? Je ne sais pas si c’est moi qui suis un pisse-froid conservateur mais cela me semble un chouïa glauque.

     

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    • Quand même, on a de l’entrainement pour les choses étranges.

      Entre le tyran qui se fait dépuceler à 14 ans par Bribri à qui la picouse n’a aucune chance de lui remettre en route les ragnagnas, la Bruni qui se tape père et fils, les Garido-Corbière dans les boîtes à partouze, les abuseurs d’idiotes en détresse comme Dard Malin, Lang de pute et son corral, l’éborgneur avec une trainée pendant les GJ, l’astiqueur qui voit Paname lui échapper, le député aguichant les petites filles en s’exhibant dans les supers marchés, les juges qui mettent aux enchères la virginité de leur progéniture sur les RS... et y’en a tant d’autres...
      On est habitué, non ?
      Tort tard pour jouer les effarouchées !

       
    • Chez les Enthoven , c’est le fils qui s’est tapé la meuf de son père, Carla Bruni...future Mme Bruni-Sarkozy. Belle partouze dans la mafia !

       
    • Mais non, c’est dans le roman… Tu comprends ça fait tellement trop rebel… C’est une fiction, c’est écrit dans l’article pourtant… amicalement

       
    • Ou la fille de sa belette...

       
    • Mais enfin goy pride, c’est quoi cette morale pour le moins anachronique par les temps qui courent ! Moi qui croyait qu’on avait été préparé à tout suite à "la fête de la musique". En tant qu’artiste, il se doit d’être un peu trash, jouer à celui qui sort de l’ordinaire, tourmenté...Ces gens sont censés porter toute la misère du monde sur le dos et la seule voie pour un peu y échapper, décompresser un tant soit peu c’est en donnant libre cours à leur veine créative, artistique...C’est sans doute lors ces moments où sa créativité eut atteint son paroxysme que cette femme est apparue devant lui pour l’aguicher ou qui sait pour un peu apaiser ses tourments et elle a dû savoir s’y prendre car son oignon est devenu maintenant le centre de toutes ses attentions et lui a permis de rentrer dans la postérité. Il ne me vient surtout pas à l’idée de croire qu’elle s’’était fait ce genre de calcule depuis le début. Les femmes sont tout sauf des putes.

       
    • La femme de son fils, ... ou alors la fille de sa compagne, l’inceste, c’est très tendance, tout va bien, vous n’êtes pas assez " rock" ou " maudit" , moi aussi j’ai sans doute l’esprit un peu étroit, et de toute façon je n’ai jamais compris l’art , en tout cas cet art là !

       
  • Un auteur rock...ing chair.

     

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  • #3058332

    Je vais être grossière, mais tant pis, parce que là, trop c’est trop, dans le vulgaire, dans la décadence, dans la perte de toutes les valeurs les plus basiques, et ce n’est même plus du niveau du cerveau reptilien, juste du néant, du rien, du vide intégral et absolu !!

    Un type qui se tape la femme de son fils est un enc* !
    Un pseudo-écrivain qui raconte ce genre d’histoire ne vaut pas mieux !
    Quant aux membres du jury, c’est du pareil au même !

    La littérature est là pour apprendre, comprendre, ouvrir l’esprit, rêver, grandir, imaginer, découvrir, s’envoler, sûrement pas pour avilir le lecteur - déjà stupide et complice, dans ce cas... - en le faisant descendre davantage encore dans des abysses amorales, avec pour seul objectif celui de faire vendre - money first !! - pour se faire du fric facile, et c’est bien là le plus lamentable de cette lamentable nouvelle du jour : tirer les lecteurs vers le bas pour tirer son compte en banque vers le haut !?

    Son père qui a écrit :
    "Ne sois fidèle qu’à l’amour
    Au blé qui lève
    Aux plus beaux jours.
    ../..."
    doit se retourner dans sa tombe...

    La seule bonne nouvelle, c’est que je vais économiser le prix d’un livre !

     

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  • #3058343
    Le 5 novembre 2022 à 04:29 par Palm Beach Post : "Cult !"
    Simon Liberati, prix Renaudot 2022 tout seul, sans la réécriture d’Alain (...)

    les stones ou les beatles, je n’ai jamais bien compris
    ça ne m’a jamais émoustillé
    des petites chansons, jolies comme du papier peint

    par contre, Black Sabbath,
    là, ça déchire

    et tout leur héritage :
    ils sont les fondateurs du doom :
    Wiki :
    "À une époque où le thrash metal (comprendre Slayer) dominait la scène metal underground, le doom metal se distingue par des tempos plus lents, des accordages de guitares plus graves et des sons plus lourds et plus épais, la musique et les paroles évoquent un sentiment de désespoir, de peur et l’annonce d’un malheur imminent"

    les stones ou les beatles, c’est sans envergure,
    c’est comme se promener dans un centre commercial,
    c’est couillon

     

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    • Tu as l’air très désespèré , essaie les concertos pour piano de Mozart : tu trouveras ça trop " joli " peut-être, mais c’est de la musique au moins, et de la vraie . Arrêtons de nous abrutir avec du bruit anglo-saxon ( nivellement par le bas ) , essayons de nous élever.

       
    • #3058590

      Pas St-Vitus pour Black Sabath je te donne cent fois raison !!!
      Mais ce groupe était hors-norme et avant-gardiste pour l’époque (les premiers avec Ozzy) comme le furent Motorhead et Slayer en leur temps.
      Après les Stones quand même c’est du lourd,ils ont influencé toute la pop anglaise jusqu’à aujourd’hui...

       
  • #3058347

    Je préfère Liberatore

     

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  • Sa femme Eva Ionesco, était, quand elle était petite fille, le modèle NU de sa photographe de mère Irina Ionesco . Des photos pour des clients amateurs de gamines . Irina l’a offert à... Polanski, qui l’a refusé : "trop jeune" . Quelle magnifique élite .

     

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  • #3058441
    Le 5 novembre 2022 à 10:29 par toto la ciboulette
    Simon Liberati, prix Renaudot 2022 tout seul, sans la réécriture d’Alain (...)

    Pour un défoncé il a toutes ses dents, personnellement j’ai plus les miennes, sa crédibilité est dans sa tignasse (de gauche par le poil) déjà il y a 40 ans on mettait au même niveau littéraire ce poivrot de Bukowski avec Henry Miller (pas Arthur comme disait Gainsbarre).

    Le simple énoncé du nom d’Alain Soral vaut damnation sociale, bravo les rebelles en carton, tout ce petit monde pose sur les mêmes fondations foireuses de la Rock attitude, soit de l’adolescent mal élevé.

    Conclusion Alain Soral à pratiquement toujours raison, le futur lui rendra justice au centuple.

     

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    • Sauf que Bukowski contrairement au guignol de l’article, c’est un réel écrivain, un vrai écorché-vif & un authentique rebelle. L’antithèse du bourgeois. Le seul écrivain, avec Soral & Iceberg Slim, que j’arrive à lire sans me faire chier. Faut que j’essaye Céline.

       
    • Vous avez raison @Reno, Bukowski est un écrivain digne de ce nom. Encore faut-il le lire. Quant à H. Miller j’ai lu le premier volume Sexus de sa trilogie en rose et ne suis pas allé au-delà. Une déception, pas seulement liée au fait que la personne qui me l’avait conseillé avait témoigné beaucoup d’enthousiasme et que j’en attendais de ce fait quelque chose. Un pavé pour rien. Ça arrive.

       
    • #3059155

      @eric @Reno

      Justement Bukowski je l’ai lu et j’ai pu comparer avec Miller, je ne prétends pas qu’il ne soit pas un écrivain et un faux rebelle, je dis que la comparaison entre les deux écrivains ne tenait pas la route.

      Quand aux définitions d’écrivain la trilogie ravagé, écorché et rebelle n’indique pas la qualité.

      Pour AS un écrivain est forcement un témoin de sa propre vie, et le meilleur est bien évidemment le docteur Destouches, mais il y a aussi tout les autres, les Marcel Aymé, Steinbeck , Dostoïevski, Alejo Carpentier, Philip Kindred Dick, James Ellroy, Michel Folco, Chester Thompson et tant d’autres de tout pays et de tout genres.

      Pour LFC je démarrerai par "Mort à crédit" et le "Voyage au bout de la nuit", c’est vrai qu’il y a des auteurs et des livres sur lesquels il faut se forcer, mais c’est comme la musique classique, prendre sont pied n’est pas automatique, cela se travaille.

      Donc bonne lecture

       
    • Désolé mais ce n’est pas très clair. Je retiendrai la fin. Bonne lecture.

       
    • #3076631
      Le Décembre 2022 à 16:57 par Palm Beach Post : "Cult !"
      Simon Liberati, prix Renaudot 2022 tout seul, sans la réécriture d’Alain (...)

      "Faut que j’essaye Céline."

      Céline, j’ai commencé à le lire seulement après avoir vu un entretien filmé, sur Arte, un dimanche matin, à l’époque
      c’est là que j’ai chopé le rythme, l’état d’esprit de cet être extraordinaire

      un moment, je me suis dit : ’tain, l’enfoiré, il est en train de mentir, de baratiner des conneries :
      tout de suite, j’étais sous le charme
      c’est immense, Céline
      c’est un état d’esprit "vafanculo" puissance pfff... hyper balèze
      cette poésie...

      la compréhension qu’il a, de l’humanité, cette véritable empathie,
      celle qui te crache à la gueule, parce qu’elle ne ment pas

       
  • #3059256

    Le monologue de Alain Soral de 2005 est désopilant !!! C’est l’époque où j’ai commencé à le suivre, et en revoyant ce moment d’anthologie, je comprends pourquoi.

     

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