Dorénavant, à chaque fois que franceinfo fera un sujet crachat sur nous, on leur renverra ce petit dossier dans la poire.
Cette bande de donneurs de leçons – ils sont 40 comme les voleurs – fera moins le canard à l’avenir. Déjà qu’on n’entend plus Les Inrocks depuis la dissolution de la Ligue du LOL... ou le Mouvement des jeunes socialistes qui était dirigé par un agresseur sexuel.
Décidément, dans le monde mainstream, tout va de mal en pis ! On se demande où peut aller se nicher la morale, désormais.
« La rédaction est décapitée », s’alarme un journaliste. Au terme d’une enquête interne de plusieurs semaines, un journaliste du site de Franceinfo, dont la rédaction est logée au siège de France Télévisions, a été licencié pour faute grave, tandis que le rédacteur en chef et son adjoint ont eux été mis à pied le temps de nouvelles investigations sur leurs agissements.
En s’appuyant sur les témoignages d’une vingtaine de membres de la rédaction interrogés au cours des deux derniers mois, Libération est en mesure de retracer l’origine de cette enquête qui a abouti mardi à des sanctions sans précédent pour le média public. Officiellement, ce ramdam interne a été provoqué par les révélations sur la « ligue du LOL » – un groupe de journalistes dont certains ont dénigré et harcelé des femmes sur les réseaux sociaux, dont l’existence a été révélée début février par Libé et qui a notamment conduit au licenciement d’un salarié et d’un pigiste du journal. Mais en réalité, c’est surtout la peur de fuites malveillantes dans la presse qui a poussé la direction du site web à prendre les devants.
L’histoire retiendra en effet que c’est le salarié finalement licencié mardi pour faute grave en raison d’un « comportement inapproprié » envers les femmes de la rédaction qui a accéléré en personne toute l’affaire. Fin février, Nicolas E., ce journaliste de 34 ans spécialisé dans le traitement de données apprend qu’un hebdomadaire enquête sur des accusations d’agressions sexuelles le visant. Il décide d’en informer sa supérieure, Célia Mériguet, la directrice de la rédaction du site Franceinfo, et reconnaît devant elle avoir passé les bornes avec plusieurs stagiaires ou apprenties journalistes. Il lui est notamment reproché d’avoir embrassé sans son consentement une journaliste précaire, ce qui relèverait d’une agression sexuelle comme le prévoit l’article 222-22 du code pénal. Il aurait également tenté d’embrasser une apprentie. Dans une rédaction qui se débat depuis longtemps avec des comportements sexistes – au point d’organiser fin 2017 un séminaire pour y remédier – ce sera la goutte d’eau.
Baisers forcés
Pour recueillir des témoignages sur ces baisers forcés, Célia Mériguet, qui a quitté Le Monde pour Franceinfo en 2011, ouvre donc une enquête interne qui se voulait discrète. Mais rapidement, l’ambiance se tend dans la rédaction, plutôt jeune, et qui comprend une quarantaine de personnes. Car ces entretiens sont menés dans une salle vitrée de l’open space, au vu et su de tout le monde. « C’était bizarre, on voyait des gens partir dans la salle de réunion avec Célia, parler pendant une heure, et ressortir. Et vu leurs têtes, on savait que ce n’était pas positif », raconte une rédactrice qui a assisté au remue-ménage de ces dernières semaines. Les discussions vont bon train dans les couloirs. Jusqu’à une réunion d’explication présidée par la patronne du site.
Devant ses ouailles, elle reconnaît que ladite enquête interne porte spécifiquement sur des faits de harcèlement et d’agressions sexuels. Célia Mériguet annonce que celles et ceux qui le souhaitent, peuvent directement s’exprimer devant un représentant des ressources humaines. Après avoir digéré le choc, les journalistes bombardent leur chefferie directe pour savoir si ces sujets vont être évoqués de façon plus globale. D’après nos informations, une trentaine de personnes passées par la rédaction ou toujours en poste ont été auditionnées. Et dans le dossier final remis aux ressources humaines figurent, entre autres, les témoignages des deux femmes qui accusent le journaliste licencié d’agression sexuelle ainsi que deux autres témoignages faisant état d’avances appuyées auprès de salariées précaires. Pour la direction, ces agissements s’inscrivent dans un système où les victimes étaient toujours les mêmes : des stagiaires et des apprenties.
Parmi les victimes contactées, aucune n’a souhaité apparaître directement, même anonymement. Une vingtaine de témoins ont cependant accepté de parler à Libération pour raconter l’ambiance sexiste installée dans la rédaction par Thibaud V. et Bastien H., les plus proches collaborateurs de Célia Mériguet.
« Ce sont des gens qui comptent dans le métier : ils sont chefs, résume un journaliste. On ne peut pas les attaquer aussi facilement, encore moins lorsqu’on est stagiaire ou apprenti. »
De l’avis général, les deux responsables du site forment avec d’autres historiques du site un « noyau dur » au sein de la rédaction qui complique l’intégration des nouveaux arrivants mais surtout arrivantes.
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