Le Grenelle des violences conjugales a un an. L’occasion pour 20 Minutes de s’entretenir avec la ministre qui l’a porté, Marlène Schiappa. Et de discuter budget, l’une des réclamations de longue date des associations, pour lesquelles, si les choses n’avancent pas, le compte n’y est pas. […]
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« […] Entre 2017 et 2020 le budget interministériel dédié à l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les violences a augmenté de 250 %. Ce sont des chiffres qui sont publics. Ils ne viennent pas de moi. Ils viennent de l’administration du budget. C’est la première fois que le budget a été exécuté totalement. Avant 2017, des budgets dits insincères, ont été épinglés par la cour des comptes, disant "vous votez des budgets que vous ne dépensez pas". Ça c’était le quinquennat de François Hollande. Nous, au contraire, nous avons utilisé plus de 100 % du budget de mon secrétariat d’État. Et en partant du ministère j’ai obtenu une première augmentation de 5 millions d’euros pour les associations. Ce qui fait, si on regarde les chiffres de l’administration de Bercy, des chiffres sans cesse en augmentation pour ce budget depuis 2017. »
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« En revanche ce qui est vrai, mais qui avait été dit à l’époque, c’est qu’il y a une grande partie de ce budget qui est consacré à l’international [75 % des fonds]. On l’assume, on l’a toujours assumé, c’est ce qui fait qu’Emmanuel Macron est reconnu comme un leader des droits des femmes dans le monde. Car nous sommes le premier pays à avoir financé le fonds Mukwege, du professeur Mukwege connu comme l’homme qui répare les femmes. On finance des ONG féministes partout dans le monde dans des endroits où les féministes risquent leur vie, et ça, c’est l’honneur de la France ! »
« C’est toujours facile quand on veut taper sur le gouvernement de transformer la réalité et faire des sous-entendus comme "ils envoient de l’argent à l’étranger". C’est de l’argent qui n’existait pas avant, mais ça ne se soustrait pas, ça s’additionne ! […] »
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« Le budget de l’égalité femmes-hommes a été en constante augmentation. De 2020 à 2021 l’augmentation va continuer, avec ma successeure ils sont en train de discuter, je crois qu’il y aura environ 10 millions en plus. Ensuite sur le budget du ministère de l’Intérieur contre les violences, on a 230 millions d’euros. C’est une sanctuarisation du budget 2020-2021. »
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« [Ces 230 millions d’euros,] cela correspond par exemple à la refonte du site arretonslesviolences, ou aux personnes détachées à plein temps du ministère pour répondre sur le sujet des violences. Quand un commissariat fait appel à une association pour faire une formation, on compte aussi les intervenants sociaux dans la gendarmerie… Beaucoup de femmes ont dit avoir estimé ne pas être assez bien accueillies. Or le rôle du policier, c’est peut-être triste et cynique de dire cela, mais ce n’est pas de dire « oh ma pauvre comment allez-vous ». Son rôle c’est de bien prendre la plainte, de qualifier la plainte, car si cela n’est pas bien qualifié il y aura des problèmes ensuite. Mais il faut quand même que quelqu’un se préoccupe de la dame. C’est le travail des intervenants sociaux dans les brigades et commissariats. C’est pour cela qu’on les augmente. On en a déjà recruté 45 [sur les 80 annoncés pendant le Grenelle] et donc il nous en reste 35 à recruter pour avoir le meilleur maillage territorial possible. Nous sommes en train de le faire. »
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