Provocation calculée ou effondrement intellectuel ? Le ministre de la Castration des hommes a donné une longue interview à l’hebdomadaire de droite Valeurs actuelles, ce qui est un signe d’ouverture d’esprit. Au moins la Schiappa ne renie-t-elle pas son catéchisme féministe, LGBTiste, sioniste et anticatholique. De ce côté là, elle est restée elle-même.
C’est sur le terrain de l’islam, des banlieues, du terrorisme et des codes culturels différents que le journal national-sioniste, disons-le, a essayé de l’attirer, afin de la piéger. C’est son rôle. En gros, défendre le féminisme en culpabilisant ou en criminalisant l’homme blanc (de plus de 50 ans) c’est bien, mais quid du statut de la femme en banlieue, c’est-à-dire dans les territoires perdus de la République, pour reprendre la définition préférée du philosophe persécuté Alain Finkielkraut ? Coincée, Marlène s’en sort avec des formules, des éléments de langage, ce qui est le b-a-ba du politique.
Plutôt que de pleurnicher devant les manipulations langagières, le déni du réel ou les incohérences conceptuelles du ministre, somme toute à l’égal des « élites » françaises actuelles, voici les pâtés de question-réponse qui illustrent la pensée progressiste et qui font débat.
Rappelons ici que les statistiques sur « l’explosion des actes antisémites et homophobes » sont issues des associations communautaires en question. C’est-à-dire que les victimes sont aussi les juges. Des stats reprises telles quelles par la presse mainstream, sans autre forme de procès. Il ne viendrait à l’idée de personne, en haut lieu, de faire le lien entre la puissance disproportionnée de ces lobbies et le rejet qu’ils provoquent, un rejet qui n’est ni raciste ni homophobe, mais tout simplement anticommunautaire dans un pays qui ne veut pas entendre parler de communautarisme(s), et encore moins régnant. La France ne veut pas être découpée en morceaux, ni dirigée par des minorités non représentatives.
Quand Schiappa évoque l’agressivité de la Manif pour tous, des images de manifestants pacifiques frappés et gazés par des policiers ou des antifas nous reviennent. Sans même parler des 2 000 blessés chez les Gilets jaunes, victimes d’une répression qui choque le monde entier. Si comparaison n’est pas raison, ça permet parfois de resituer les mots.
La convergence idéologique entre les catholiques et les terroristes, entre les vilains religieux des deux camps maudits, les chrétiens et les musulmans, voilà l’ennemi ! L’alliance objective du cimeterre et du goupillon ! Pendant ce temps, le terrorisme israélien permanent peut agir tranquillement de manière impunie, éliminer ses opposants, que ce soit en Palestine ou dans les pays qui résistent au sionisme. Une élimination physique ou économique, médiatique, juridique...
Quand Valeurs actuelles lance qu’« un couple homo se promènera quand même beaucoup plus en sécurité à Versailles qu’au cœur d’un cité », la réponse de Marlène fait tomber des bras :
« Rien ne permet de territorialiser ainsi les agressions. Je ne suis pas d’accord. »
Naturellement, VA essaye d’attirer le ministre sur le terrain de l’islamisme-source-de-tous-nos-maux, mais le logiciel progressiste permet de fermer quelques yeux et de miser sur le progressisme réparateur.
Au final, quand on lit ça, on se dit que malgré les approximations intellectuelles, la faiblesse conceptuelle et les amalgames artificiels (les mariages forcés entre concepts), un discours faux ou fallacieux ne peut pas avoir vraiment de conséquence sur le réel. Il en a en revanche sur les esprits fragiles, c’est sûr. Mais on ne peut rien pour ceux qui croient, malgré ses contradictions qui sautent aux yeux, au schiappisme. Là il n’y a plus rien à faire.
L’avantage de ce genre de discours c’est qu’il fait bondir, en un mot il réveille. Oui, le progressisme est à moitié débile, ou à moitié fou, au choix. On n’a pas dit que Marlène était ou folle ou débile, mais c’est la mère porteuse d’un discours qui fait plus de mal que de bien, surtout dans une période aussi confuse. Une confusion entretenue à dessein par les ingénieurs sociaux car dans le bruit et la fumée, toutes les « réformes », c’est-à-dire toutes les destructions ou régressions civilisationnelles, sont possibles.
Les réactions
En bon national-sioniste, Finkielkraut s’insurge contre l’islamo-gauchiste Schiappa :
Comment Marlène #Schiappa peut-elle oser insulter des millions de Français qui défendent pacifiquement leurs convictions en les associant avec une idéologie barbare responsable de l'assassinat de plus de 250 personnes en France ?https://t.co/Yxf2GrK34f
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 21 février 2019