@Moustique
Elle se sentira toujours harcelée dans les rues d’une grande ville... grâce à l’individualisme et son droit à l’indépendance, les femmes ne sont plus aujourd’hui que des atomes particulièrement isolés (comme les hommes) dans un océan de relations mouvantes/éphémères et, par là, particulièrement vulnérables.
Ce n’est donc pas le fait de se faire jeter par une femme ou d’accepter le fait que ce soit, au final, la femme qui décide qui dérange, mais plutôt les conditions dans lesquelles se créent le contact entre les sexes aujourd’hui.
Car la rue a fini par être (historiquement) l’un des rares espaces laissés à l’homme à revenu faible ou modéré (c’est à dire la grande majorité). Et c’est aussi, paradoxalement, l’espace où pouvait s’éprouver encore une certaine liberté frappée au hasard des rencontres ; les autres espaces n’étant que marchandisation plus ou moins bien déguisée.
Libre donc, quand la rue était encore régulée par les règles élémentaires de politesse et de courtoisie issues de la société traditionnelle, mais en même temps dangereuse, compte-tenu de l’ampleur du brassage humain propre aux grandes villes et de l’aléa qui opère forcément à cette échelle au niveau des rencontres.
Dans de telles conditions difficile de draguer et de jouer sur l’ambiguïté qui fonde pourtant le jeu de la séduction (et donc de "toujours insister un peu quand même").
Le problème avec une safiatou, c’est qu’elle ne comprend pas que, dans de telles conditions, un simple refus peut se révéler une véritable violence sociale envers les hommes car cette violence porte en elle tout un mépris de classe que safiatou aura du mal à percevoir, empêtrée qu’elle est dans ses petits soucis de confort d’égo... Mépris généralement porté par la jolie jeune fille moderne envers les "hommes de rue" (sous-entendu fauchés) face aux hommes plus aisés. La vulgarité envers les femmes qui s’exerce dans la rue (et qui est déplorable) est alors (aussi) une réponse à ce mépris de classe, qui existe encore et qui n’a pas disparu.
Cette "violence faite aux hommes" devient, par la même occasion, un pouvoir politique dévolu aux femmes, mais avec cette idée qu’elles auront toujours à l’utiliser de façon abusive grâce aux armes idéologique et judiciaire qui sont désormais mises à leur portée. La guerre (entre sexes) est depuis longtemps déclarée... mais toujours sans l’aimer...