Le gouvernement, sous l’injonction du président de la République, coupe l’herbe sous le pied au groupe italien Fincantieri, seul candidat à la reprise de STX. Saluée à gauche comme à droite, cette opération « temporaire » est un joli coup politique, avant cessions de grandes entreprises propriétés de l’État.
Bruno Le Maire avait du mal à l’admettre lui-même, puisque le ministre de l’Économie et des Finances a dû s’y reprendre à deux fois, lors de sa conférence de presse jeudi 28 juillet, avant de le dire clairement. Et pourtant. Au terme de l’opération de rachat des 66,6% de parts, l’État détiendra bien 100% de STX.
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Du velours, donc. STX est un fleuron, seul chantier sur le sol national encore capable de construire non seulement des grands paquebots de luxe, mais aussi la coque d’un porte-avions. [...] 80 millions pour STX, ça vaut pas cher, à peine « l’épaisseur du trait », selon les mots de Jack Azoulay, directeur du secteur industriel au sein de l’Agence des participations de l’État et habitué à jongler avec les milliards. Pas cher quand 11 milliards sont inscrits au carnet de commande de STX pour les 10 prochaines années.
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Des projets de privatisations déjà ficelés
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Parmi les participations de l’État dans les entreprises qui ne nécessitent pas de modifier la loi sur des questions de seuil de détention, on trouve un paquet d’actions Peugeot, ou encore un milliard dans Engie et peut-être Orange. Des opérations pouvant être faites sans changement législatif, donc. Mais cela ne fait pas la rue Michel.
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Pour trouver ces milliards, il faut regarder du côté des grosses entreprises. Et notamment d’Aéroports de Paris. Depuis quelques jours les rumeurs vont bon train, plus encore depuis que l’entreprise a appointé des banques d’affaires pour anticiper le désengagement de l’État. Sa participation de 50% vaut en effet pas loin de 7 milliards d’euros. Seul hic, ce niveau est un verrou garanti par la loi. Il faudrait donc un véhicule législatif pour le faire sauter, lui et ceux d’autres entreprises comme EDF …