La vie de mannequin n’est pas une sinécure. Il faut manger des feuilles de salade, se faire engueuler par la vilaine Karl, et se poudrer le nez pour tenir. Ces femmes sont les inverses des féministes, ou des Femen : elles comptent sur leur plastique pour vivre, pas sur leur cerveau ni sur leur haine à l’encontre des hommes.
Leur durée de vie est donc très courte, à l’image des footballeurs professionnels. D’ailleurs, ils sont faits pour se rencontrer. C’est pour cela que les mannequins multiplient les shootings avant de tenter de se marier avec un cardiologue ou un dentiste.
Certaines font du cinéma, enfin essayent, d’autres finissent en « égérie » d’une marque de brosses à chiottes qui a besoin d’une pouf présentable pour son image déplorable. Le capitalisme, c’est l’art de cacher la merde sous le tapis.
Pour son édition 2018, le calendrier Pirelli innove : il ne montrera que des femmes noires. Un acte de bravoure antiraciste insensé pour le milieu de la mode ; un plan « com » bidon pour les autres. Madame Figaro, elle, est enchantée :
Un calendrier d’autant plus spectaculaire qu’il est interprété par une foule éclectique : le rappeur Sean Combs, le top Naomi Campbell, l’actrice Lupita Nyong’o posent au côté de l’oscarisée Whoopi Goldberg, de la célèbre drag queen RuPaul ou encore du mannequin albinos Thando Hopa. Du jamais vu chez Pirelli. Et ça fait du bien.
Les calendriers de gonzesses à poil finissent en général dans les cabines des routiers ou sur les murs des chambres d’ados (ou de taulards). Avant, les militaires se les repassaient, mais depuis l’avènement de l’Internet, on a mieux et moins cher. Pourtant, les photos des calendriers sont jolies, les poses étudiées, les photographes professionnels, la lumière de qualité. Mais c’est la branlothèque à l’ancienne, alors pour les nouvelles générations, il faut innover.
D’après nos calculs, et sans la moindre mauvaise intention de notre part, dans les 10 ans qui viennent, le groupe pneumatique devrait nous refourguer le calendrier des transgenres barbu-e-s, des gouines camionneuses et des gays SM. L’objet, au siècle dernier, était pourtant le cadeau traditionnel offert aux clients de l’équipementier automobile. On n’est pas sûrs que les constructeurs qui achètent du pneu Pirelli salivent sur un book de transgenres destroy ou de Femen pisseuses...
La version 2015 du fameux calendrier était nettement plus, comment dire, classique :
La thématique de ce calendrier ne tombe évidemment pas du ciel. La communautarisation de la culture, son ethnicisation, est un phénomène mondial, ou plutôt mondialisé. La tendance sorossienne est à la « fierté » noire (Black lives matter), mais pas au sens positivement politique des années 60 avec la bataille pour les droits civiques. Là il s’agit plutôt d’éclater les communautés nationales en autant de f(r)actions communautaires.
Voilà pourquoi toutes les tensions raciales – et elles existent, ne nous en cachons pas – sont exacerbées par les exploiteurs du démembrement des nations. Le culte du « minoritisme » sonne évidemment comme la fin de la démocratie, de la recherche du bien commun.
Le communautarisme est une maladie contagieuse injectée à dessein au cœur des nations.