Les violences domestiques sont en passe d’être dépénalisées en Russie après le vote mercredi par les députés russes d’un projet de loi réduisant l’arsenal judiciaire dont disposent les victimes, en dépit de vives protestations des défenseurs des droits de l’Homme.
Le projet de loi, voté mercredi en deuxième lecture par la Douma (chambre basse du Parlement), dépénalisera les violences commises au sein d’une même famille, y compris contre les enfants ou le conjoint, tant qu’elles n’ont pas causé de séquelles graves ni eu de précédent.
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« Si vous giflez votre enfant mal élevé, vous risquez jusqu’à deux ans de prison. Si votre voisin fait de même, il n’aura qu’une amende », a écrit sur son blog l’un des auteurs de la loi, la sénatrice Elena Mizoulina, pour justifier la nécessité de changer la législation.
La loi actuelle permet aussi aux enfants en conflit avec leurs parents de les traîner devant la justice, a-t-elle affirmé.
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Le Kremlin a de son côté dit soutenir le projet, son porte-parole Dmitri Peskov expliquant aux journalistes que « qualifier de violences domestiques certains gestes au sein de la famille, c’est dramatiser du point de vue juridique ».
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« Les députés ont décidé de voter cette loi car ils sont influencés par l’Église et le gouvernement qui prônent activement des valeurs familiales traditionnelles », accuse Alexandra, contactée par l’AFP.