Si le président est parvenu à trouver un accord avec les grandes puissances, sa politique économique n’a pas donné tous les résultats espérés.
La course est officiellement lancée. Le Conseil des gardiens de la Constitution a annoncé hier le début de la campagne présidentielle iranienne, retenant six candidats parmi les 1 630 qui s’étaient enregistrés : trois conservateurs et trois modérés et réformateurs.
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Le président iranien Hassan Rohani sera, lui, bien au rendez-vous, et dans le costume du favori.
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« Je suis venu de nouveau pour l’Iran. Je suis venu pour l’islam. Je suis venu pour plus de liberté, plus de sécurité et plus de progrès », a déclaré le président lors de l’annonce officielle de sa candidature.
« Sa polyvalence lui a valu sa première victoire », explique à L’Orient-Le Jour Bernard Hourcade, directeur de recherche émérite au CNRS. « Il est à la fois nationaliste, modéré, religieux (...). Il a la confiance du guide suprême et s’est imposé sur la scène internationale en signant l’accord sur le nucléaire de 2003 puis de 2015 », ajoute le chercheur.
« Le mollah qui sourit », comme il est surnommé, peut se prévaloir d’avoir tenu sa principale promesse de campagne de 2013 en parvenant à trouver un accord avec les grandes puissances sur le nucléaire iranien en juillet 2015. « C’est une victoire politique exceptionnelle reconnue par les grandes puissances mondiales », résume Bernard Hourcade. L’accord entre l’Iran et les 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni, Allemagne) est entré en vigueur en 2016, permettant la levée d’une partie des sanctions.
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Malgré la signature de l’accord, l’antiaméricanisme demeure populaire en Iran et pourrait être attisé par une nouvelle montée de tensions entre Téhéran et Washington, depuis l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump. Critiquant la politique étrangère de Téhéran dans la région, l’administration Trump ne semble pas encline à faciliter la réintégration totale de l’Iran au sein de la communauté internationale. Les sanctions toujours imposées par Washington contre l’Iran, notamment en raison du programme d’armement et de la privation de certaines libertés individuelles, freinent la normalisation des rapports entre l’Iran et l’Occident. Et compliquent les affaires de M. Rohani.