En France, un internaute sur deux, entre 16 et 44 ans, regarde des vidéos sur YouTube tous les jours. Et parmi eux, deux tiers en visionnent plusieurs fois par jour. De fait, le succès de la plateforme de Google ne désemplit pas. En 2017, plus d’une centaine de chaînes ont dépassé le pallier du million d’abonnés. En 2014, elles n’étaient qu’une dizaine.
Tandis que la communauté de YouTubeurs a grossi en même temps que ces nouveaux modes de consommation de vidéos, les créateurs de contenus ont acquis aujourd’hui un statut. Chaque année, ils se retrouvent désormais à l’événement de la Vidéo City qui a eu lieu en avril à Paris, réunissant 250 YouTubeurs français et leurs abonnés sur 19 000 mètres carrés. Les stars « historiques » du secteur étaient présentes, à l‘image d’EnjoyPhoenix (chaîne beauté avec 2 millions d’abonnés) ou Cyprien (chaîne humour avec 10 millions d’abonnés).
Les YouTubeurs les plus connus sont spécialisés dans la mode, la beauté ou le divertissement, mais d’autres thématiques commencent à émerger. Mais si l’audience peut se créer assez rapidement pour certaines chaînes, une question demeure majeure pour les créateurs de contenus : comment monétiser leurs vidéos ? YouTube ne cesse en effet de modifier les règles du jeu. Dernièrement, la plateforme a annoncé que les chaînes ne dépassant pas les 10 000 vues au total ne pourront plus faire gagner de l’argent à leur créateur.
Résultat, la publicité n’est plus forcément la source de revenus prioritaire envisagée par ces créateurs. Ils réfléchissent désormais à se diversifier, avec, par exemple, des partenariats, de la formation « en call to action », entre autres. De même, les cibles les plus prisées ne sont plus uniquement les jeunes. Focus sur trois thématiques qui se développent sur la plateforme, dans cette logique de diversification du business model.
Le marketing sur YouTube
Aux États-Unis, une nouvelle tendance voit ainsi le jour sur YouTube, celle du web-marketing. Cette thématique englobe l’ensemble des techniques marketing et publicitaires utilisés sur le Web. Ces youtubeurs, comme Sunny Lenarduzzi de The Sunny Show (84 000 abonnés), réalisent des podcasts pour aider les entrepreneurs à développer un business en ligne. En France, cette tendance commence à émerger avec Olivier Roland (116 000 abonnés) ou Antoine Blanchemaison (34 000 abonnés).
Antoine Blanchemaison a d’ailleurs arrêté ses études en école de commerce pour développer son activité sur le réseau social. Le jeune YouTubeur n’utilise pas cette plateforme comme tous les autres. Il explique à travers ses vidéos presque quotidiennes, des hacks en web-marketing pour attirer une audience qualifiée. À la différence des youtubeurs humour, gaming ou beauté, il ne parle pas d’abonnés mais d’audience qualifiée, ce qui est censé placer sa chaîne sur un registre beaucoup plus professionnel que certains « concurrents ».
Côté revenus, Antoine Blanchemaison réalise des formations en ligne pour permettre aux entrepreneurs de créer leur business. Ces formations sont en moyenne vendues 97 euros sur une plateforme extérieure à YouTube. Le lien est présent dans chaque barre d’information de ses vidéos. Le jeune vidéaste ne monétise aucun de ses podcasts, il génère des revenus seulement avec la vente de ses produits. Antoine Blanchemaison avoue qu’avec cette activité il réalise « un chiffre d’affaires de 10 000 euros par mois ». Le YouTubeur a su trouver un public qui cherche à vivre de vidéos YouTube.
Les youtubeurs éducatifs
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