Bon, d’accord, une petite famille rom vole des fringues dans un conteneur, on ne va pas en faire un pâté. C’est ni l’affaire Grégory ni l’affaire Fourniret : ce sont juste quelques ballots de vieux textiles dont les gens « bien » ne veulent plus, il n’y a pas mort d’homme. Mais c’est un symbole fort.
Des ROMS volent les dons. Vous pensiez donner des vêtements aux pauvres ? Les ROMS les volent puis les revendent aux vrais pauvres ! pic.twitter.com/turr0U9dTd
— St-Thomas-Taquin™ (@takapalir) 18 juillet 2017
On sait tous que les Roms sont en France au ras des pâquerettes de la survie : n’étant pas des fous de boulot, ils se débrouillent comme ils peuvent, en multipliant menus larcins et petites carambouilles. On notera qu’ils s’attaquent rarement aux personnes : ils vivent à la périphérie des villes, dans des endroits où personne de sensé ne voudrait habiter en 2017. Là où la populace en colère n’ira pas les chercher, les lyncher. Car vivre dans les terrains vagues et à l’orée des bois permet de rester en marge, avec une distance de sécurité.
Disons-le tout de go : ce ne sont pas les Roms qui menacent le PIB français. Même les racailles qui dealent sont bien obligés de réinjecter leur argent mal gagné dans l’économie dite blanche. On reparlera de tout ça quand les drogues douces seront légalisées, ce qui risque de purger pas mal de business clandestin.
Revenons sur nos Roms. En diffusant cette courte vidéo qui ne va pas déplaire aux Identitaires, on ne cherche pas à participer à un lynchage médiatique à la fois facile et stérile, car somme toute, regarder ça ne change rien. Cela fait juste monter d’un cran le ressentiment. Les miséreux, qui sont par définition repoussants, en prennent toujours plus dans la gueule que les exploiteurs... qui sont par définition reluisants.
On rappelle que le Relais, qui gère ces récepteurs dans les villes, est une entreprise qui embauche beaucoup de marginaux, à la manière des Emmaüs avec les SDF qui apprennent à réparer des meubles et des appareils ménagers. Une initiative gagnant-gagnant mais qui ne fonctionnerait pas avec les Roms.
Si on passe la vidéo à l’endroit, on voit des Roms piquer trois sacs poubelle de fringues usagées, pour les revendre contre trois piécettes après d’être servis au passage. Si on passait le film à l’envers, on verrait des Roms remplir les conteneurs de ballots de linges, mais cela ne risque pas d’arriver.
On dira que les Roms prélèvent un peu de la générosité des gens, si on peut appeler ça de la générosité. Ça pénalise le Relais en bout de chaîne, car le tri est déjà fait par des margoulins en amont. Conclusion ? On est dans un schéma de pauvres contre pauvres, de misère contre la pauvreté. C’est exactement ce que nous prépare l’ultralibéralisme si bien incarné par le frétillant Macron. Pas étonnant que les Américains l’adorent, et Vanity Fair est en train d’en faire une rock star. Tout ce qui peut éloigner de la cruauté sociale et des conséquences néfastes du macronisme est bon à prendre pour la presse.
À peine élu, le 7 mai 2017, que le 25e président de la République française ravissait le cœur de nos cousins outre-Atlantique. Jeune, moderne et certainement plus ouvert d’esprit que son confrère américain, Emmanuel Macron séduit les hommes comme les femmes.
Lui, il ne va pas piquer des ballots dans les conteneurs remplis par les braves gens. Non, il va sortir des milliards des poches de la classe laborieuse pour les refiler à ceux qui l’ont placé là. Et pour ce mégalarcin, il n’y aura pas de vidéo.