On ne dira pas combien le conflit en Ukraine a facilité les choses pour le développement spectaculaire du complexe militaro-industriel russe qui tourne à plein régime pour produire les nouvelles générations d’armement qui tiendront en respect les troupes de l’OTAN. Moscou a embauché des dizaines de milliers de techniciens et ingénieurs qui travaillent à la conception et au montage des programmes d’armement qui renouvellent les équipements de toutes les armes de l’armée russe. Malgré tout, le budget de la défense plafonnerait à 3% du PIB, voire serait en régression en dollars constants malgré les dévaluations du rouble. Sait-on seulement combien coûte un seul sous-marin furtif lanceur d’engins récemment mis en service dans la Mer Noire ? Et on ne compte plus les programmes d’armes spatiales et autres programmes de drones destinés à automatiser le tiers des engins militaires d’ici l’horizon 2020. C’est donc d’une véritable militarisation de l’économie qu’il s’agit. Après tout, il aurait fallu à peine quinze jours à la Russie pour envahir l’Ukraine et remettre en place son président légitime. Mais la modernisation de l’armée russe n’aurait pas pu se faire au même rythme, tout comme l’extension des moyens de surveillance encadrant la société civile aurait été gênées par les "forces démocratiques" anti-FSB. Il s’agit donc bien d’une donne "gagnant-gagnant" entre les super puissances totalitaires qui se font face en Ukraine, chacune essayant d’enrayer les conséquences d’une crise inéluctable par l’accroissement des tensions géopolitiques justifiant l’extension des pouvoirs de répression de l’Etat. Un Etat qui menace maintenant de disparition une société civile transformée en armée de robots réagissant au doigt et à l’oeil aux injonctions du "grand frère". La presse indépendante n’existe plus en Russie. Nombre de radios indépendantes ont été fermées par le FSB, sans qu’elles soient détenues par Soros&Co qui joue le rôle d’épouvantail de service. Les blogueurs dépassant cinq milles connexions par mois sur leur site doivent aller pointer tous les mois à la "Kommandantur" qui vérifiera que la licence windows de leur serveur n’est pas une version pirate. Alors la réalité dépasse de loin les simples enjeux patriotiques. C’est bien d’une véritable annihilation de la société civile qu’il s’agit qui se trouve embarquée dans une course folle aux armements devant déboucher nécessairement sur un conflit nucléaire.
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