Après le choix de la bêtise, après le coup de force, vient le temps du mépris. Le PS fait une croix sur le vote enseignant.
Mardi 19 mai, le mot d’ordre de grève, lancé par la quasi-totalité des syndicats enseignants, moins les deux godillots habituels du ministère, a été assez largement suivi - 50 %, dit le Snes, et à voir les diverses manifestations un peu partout en France, à voir surtout les salles de profs à midi, c’est un chiffre réaliste.
Cris de joie Rue de Grenelle
Mais le ministère se fonde sur les chiffres à huit heures du matin - alors que nombre d’enseignants commencent plus tard ; il se fonde également sur le total des enseignants français, sans prendre en compte la spécificité des collèges visés par les dernières lubies gouvernementales. N’empêche : une proche conseillère du ministre, folle de joie, courait mardi d’un bureau à l’autre en criant "27 % !" Le bruit de sa joie est même arrivé à la Dgesco, de l’autre côté de la rue de Grenelle ! Qu’elle ait elle-même bénéficié de ce que l’enseignement républicain peut offrir de plus élitiste, classes prépas et grandes écoles, ne la trouble guère. Si jamais elle a un jour des enfants, elle saura où les envoyer pour contourner les réformes qu’elle tente, avec sa patronne, d’imposer aux autres.
Lundi dernier, Manuel Valls mettait le verbe "mériter" entre guillemets. Aucun de ces apôtres de la médiocrité ne consent à réfléchir à ce que fut l’école qui les a formés. Le lycée Charlemagne du début des années 1970 pour Manuel Valls ou le collège César-Franck d’Amiens pour Najat Vallaud-Belkacem dans les années 1990, à une époque où l’on ne transigeait pas encore avec la transmission des savoirs, malgré le vote récent de cette apocalypse éducative que fut la loi Jospin (1989). Faites ce que je vous dis, ne faites pas ce que j’ai fait.