Quelle débandade turco-barbue, mes aïeux... Si les djihadistes idlibiens comptaient sur Recep Tayyip Erdoğan pour les sauver, ils ont dû déchanter. La recette du sultan pour contrer la reconquête syrienne a, pour l’instant, tourné au fiasco le plus complet.
L’hypothèse n°1 de notre dernier billet était la bonne :
Après avoir établi un périmètre autour de cette route stratégique, dans quelle direction les loyalistes iront-ils pousser la chansonnette ? Du côté de la plaine d’Anadan (1) afin de sécuriser Alep de manière définitive ? En direction de la M4, autre autoroute stratégique (2) qui relie Alep à Lattaquié, comme le suggère une source au sein de l’armée ? Certains parlent même de couper la voie d’approvisionnement entre Idlib et la Turquie (3).
La grande plaine d’Anadan a été totalement libérée de la présence d’al-Qaida & Co :
Alep est maintenant sécurisée et ses habitants n’auront plus à subir les tirs d’artillerie des modérément modérés. Sans surprise, la ville célèbre la nouvelle, tandis que notre bonne presse préfère regarder ailleurs...
Et ce n’est peut-être pas fini car l’hypothèse n°3 semble également prendre de l’ampleur si l’on en juge par les bombardements syro-russes de ces dernières heures :
Va-t-on, si la diplomatie ne s’en mêle pas, vers une poussée loyaliste vers la frontière turque, coupant définitivement Idlib et la région d’Afrin occupée par Ankara ? C’est loin d’être impossible, comme le pensent d’ailleurs certains observateurs.
Où en est le sultan dans ce maelstrom ? Ses éructations répétées n’ont eu aucun effet sauf de lui faire perdre la face, ses menaces répétées contre Assad sont chaque jour battues en brèche. Du côté turc, on a réalisé que, cette fois, l’ours ne rigolait pas et qu’il resterait intransigeant.
Le clown de service, à savoir l’envoyé spécial américain en Syrie James Jeffrey, multiplie les pitreries, passant d’un amour immodéré des Kurdes à une soudaine passion pour leur bourreaux, appelant « martyrs » les soldats ottomans tués à Idlib ou assurant que les États-Unis appuient les « justes revendications » d’Ankara et un retour aux « frontières » des accords de Sotchi. En vain.
En réalité, l’OTAN n’a aucune intention de soutenir la Turquie dans ce dossier et les singeries de Jeffrey ne convainquent personne, et surtout pas les Turcs. Des déclarations du ministre des Affaires étrangères minimisant le problème syrien qui « ne doit pas affecter notre coopération et nos relations avec la Russie » au ministère de la Défense qui se met à menacer les groupes radicaux d’Idlib, Ankara sait bien qui est le véritable patron dans cette affaire...